[dropcap]N[/dropcap]on, ce n’est pas un remake de Stargate. Point de Kurt Russell dans les jardins de la mairie ce matin. Mais la ville Millau a reçu la plaque « Réserve Internationale Ciel Étoilé » (RICE) par le Parc National des Cévennes (PNC), et est ainsi devenue officiellement « Ville Porte de la Réserve ». C’est Alexandre Vigne, Premier Vice-Président du Parc National des Cévennes et maire de Lanuéjols, représentant Henri Couderc, Président du PCN, qui a remis cette distinction à Cathy Jouve, conseillère municipale déléguée à l’écologie.
Millau fait partie de la zone tampon
Le PNC a obtenu en août 2018 le label « Réserve internationale de ciel étoilé » (RICE) décerné par l’International Dark Sky Association devenant ainsi la deuxième RICE de France (après celle du Pic du Midi) et la plus grande d’Europe.
Obtenir ce label a été un travail de longue haleine, l’objectif étant de présenter et valoriser un ciel de qualité exceptionnelle grâce à l’engagement des communes, des acteurs publics et privés.
Il s’agit notamment de mettre en place un éclairage public durable et non polluant, de mesurer et suivre la qualité du ciel étoilé, de proposer des programmes d’animations autour de la notion « d’éclairer juste », de ses enjeux et de la biodiversité nocturne, mais aussi de développer une offre touristique spécifique au ciel étoilé et accessible au plus grand nombre.
Une RICE comprend une zone centrale où la noirceur est préservée au maximum, et une zone tampon, où les administrateurs publics, les individus et les entreprises reconnaissent l’importance du ciel étoile et s’engagent à le préserver à long terme. Ici, le cœur de la RICE est le Parc national des Cévennes et la zone tampon concerne les communes limitrophes, comme Millau, Mende, Alès, qui sont des « « Ville Porte de la Réserve ». Montpellier a aussi été approchée pour prendre le train en marche.
Tout le territoire du Parc des Grands Causses dans la réserve ?
La plaque remise ce matin à la Ville de Millau vient notamment récompenser le travail fait par la commune « en matière de sobriété, de conscientisation quant à la dépense lumineuse », a souligné Cathy Jouve.
Une chasse à la pollution lumineuse et aux économies qui est passée par exemple par l’arrêt de l’éclairage de la Pouncho et du Viaduc de Millau, l’extinction nocturne dans 80 % des quartiers ou encore par la rénovation du parc de l’éclairage public, le tout avec le soutien du Parc Régional des Grands Causses.
« En 2016, trois communes étaient inscrites dans une démarche d’extinction de l’éclairage public ou de rénovation de son parc d’éclairage public, actuellement il a en a plus de 50 inscrites dans cette démarche, soit la majorité des communes du Parc », assure Séverine Peyretout, déléguée à l’énergie et aux mobilités au bureau du Parc, mettant en avant une démarche qui vise « dans un premier temps des enjeux économiques et énergétiques ». Tout en espérant que « tout le territoire du Parc des Grands Causses puisse à l’avenir s’inscrire dans cette réserve de ciel étoilé ».
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Quelques chiffres à Millau
La Ville de Millau s’est engagée depuis plusieurs années sur la voie des économies d’énergie, en ayant notamment une politique d’éclairage public plus responsable.
Comme le rappelle Jonathan Gien, responsable du service voirie, sur les 4800 points lumineux que compte la commune, 20 % sont déjà passés au LED, et l’objectif est de généraliser ce changement à hauteur de 3 % par an. L’extinction nocturne dans 80 % des quartiers a fait économiser 30 % de la consommation et le passage au LED a permis la suppression de 150 points lumineux.
La municipalité ne compte pas en rester là, puisqu’outre la généralisation des ampoules LED, d’autres projets sont à l’étude : passages piétons éclairés qu’en présence de personnes, travail auprès des commerçants pour éteindre les enseignes la nuit…