[dropcap]V[/dropcap]endredi 25 juin avait lieu un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) au sein du centre hospitalier millavois. Le but étant est de formaliser le dialogue entre l’employeur et des représentants des salariés sur les questions de santé et sécurité au travail.
Pas de quoi mobiliser un syndicat, sauf qu’à l’occasion de cette réunion de travail, la direction de l’hôpital aurait annoncé la fermeture de l’activité de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) pendant la période estivale sur le site du Puits-de-Calès.
Concrètement, les 20 lits de SSR et le personnel soignant qui va avec seraient dispatchés dans d’autres services, et les patients, actuels et futurs, envoyés dans d’autres établissements tels que l’hôpital Maurice Fenaille à Verrières, Saint-Affrique, Marvejols, Antrenas ou encore pris en charge en HAD (Hospitalisation à domicile).
« Notre grosse crainte, c’est qu’à l’issue de ces deux mois de fermeture, est-ce que le service de SSR va rouvrir ? », se demandait Corinne Mora, syndicaliste CGT, lors d’une conférence de presse à l’issue du CHSCT.
« On va voir revenir les patients par les urgences »
« On nous explique que l’on ferme le service parce qu’il y a des difficultés de recrutement infirmier, souligne Corinne Mora. Le problème, c’est que ces difficultés de recrutement ne datent pas d’hier. Il y a deux congés de maternité, que l’on connait depuis les mois de janvier et mars ». Et de se demander tout haut si l’idée ne serait pas de « pallier le manque de personnel en médecine » en y affectant le personnel du SSR. « Du personnel, non préparé, non formé à ce changement de service ».
« Les places en SSR sont déjà toutes prises dans le Sud Aveyron où on travaille déjà à flux tendu, et l’absence de SSR au Puits-de-Calès va entrainer une hausse considérable de la durée moyenne de séjour en médecine, notent aussi les syndicalistes. Les services sont engorgés, et les patients vont sortir trop précocement. On va les voir revenir par les urgences… »
Les EHPAD à la rescousse ?
« C’est un cercle vicieux, note Corinne Mora. On ne recrute pas assez, alors les conditions se dégradent, les agents serrent les dents pendant quelque temps… Au bout d’un moment ils vont partir ou s’arrêter. » « Du coup les conditions de travail sont encore plus dégradées, et du coup les quelques jeunes que l’on pourrait espérer recruter ne restent pas », continue Jérôme Lunal, infirmier et syndicaliste CGT.
« Encore une fois, il n’y a eu aucune anticipation, peste Corinne Mora. On reçoit les documents hier soir sur notre boite mail perso pour un CHSCT qui a lieu aujourd’hui, la fermeture est programmée pour le 1er juillet… Cela aurait pu être anticipé dans la mesure où les arrêts de travail étaient programmés. »
L’anticipation, c’est un gros mot à l’hôpital de Millau ». Corinne Mora
Les représentants du personnel ont déjà averti la direction qu’ils ne se prononceraient pas. Une autre instance a été programmée mardi 29 juin. En attendant, « il vaut mieux que les Millavois n’aient pas d’accident de santé cet été », avertissent les syndicalistes. « Sous peine d’être pris en charge dans en EHPAD », comme l’aurait suggéré la directrice de l’hôpital, Sylvie Marty.
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Qu’est-ce qu’un SSR ?
Un SSR est une structure proposant un service hospitalier dans lequel le patient vient pendant une durée limitée (même si elle peut être de plusieurs mois) pour réapprendre les gestes qu’il ne sait plus faire suite à un problème de santé. A la fin de ce séjour, il est supposé avoir regagné suffisamment d’autonomie pour rentrer chez lui et reprendre une vie normale. (Source : ehpad.com)
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