« Dans la vie politique de tout candidat ou toute candidate, il est des instants plus cruciaux que d’autres.
Deux sont particulièrement forts, l’instant où, à quelques secondes de la clôture du scrutin, le sort est scellé, la dernière enveloppe se glisse dans l’urne et lors du dépouillement qui suit et qu’un candidat malheureux doit souvent souhaiter le succès de son adversaire de la veille.
C’est souvent difficile et même douloureux. Mais c’est la règle de la démocratie de faire succéder la raison au conflit.
Choisir de tendre la main plutôt que montrer le poing est le symbole de l’intelligence. C’est ce que Édouard Balladur avait fait pour Jacques Chirac ou des candidats de gauche pour François Mitterrand à des niveaux supérieurs à ceux d’une élection locale.
C’est préparer de façon intelligente des lendemains pacifiques pour l’équilibre d’un territoire.
Il m’est parfois arrivé de connaître de tels instants cruciaux.
Après avoir beaucoup donné aux autres, j’ai pris sur moi de penser en homme d’action et d’agir en homme de pensée.
Le vote de chacun dimanche dans tel ou tel sens, où l’abstention sera lourde de conséquences, sera un moment crucial supplémentaire de servir l’intérêt général et d’éloigner le moindre ego.
Bon vote à chacun ! »
Jacques Godfrain, Ancien ministre
Député honoraire, Ancien maire de Millau
