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Opinion. Gilets jaunes : « À nous, peuple, de réfléchir à nos choix »

Elles sont là. Les 20 et le 27 juin les élections départementales et régionales et dans un an les présidentielles…

Le casse-tête commence… « J’y vais, j’y vais pas… p’t’être ben qu’oui, p’être ben que non ? Y’en a qui se sont fait tuer pour avoir le droit de voter… « Ils » sont tous pourris, pourquoi y aller ? Ça ne sert à rien… » Vous vous reconnaissez dans ces réflexions ?

Le droit de vote est un droit et n’est pas juridiquement un devoir (comme en Belgique, Suisse, Grèce…). En revanche, le droit de vote est moralement un devoir pour les citoyens.

Quelques dates qui jalonnent la généralisation du droit de vote :

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  • 1791 : suffrage censitaire et indirect : la souveraineté appartient à la Nation, mais le droit de vote est réservé aux hommes de plus de 25 ans qui paient un impôt direct (un cens). Le suffrage est indirect, car ces « citoyens actifs » élisent des électeurs qui ont des revenus plus élevés, qui à leur tour élisent les députés à l’Assemblée nationale.
  • 1799 : suffrage universel masculin mais limité.
  • 1815 : la défaite de Napoléon 1er à Waterloo permet le rétablissement d’une monarchie constitutionnelle : c’est la Restauration. Le suffrage censitaire est rétabli.
  • 1848 : suffrage universel masculin et vote secret (les militaires en 1872 n’ont pas le droit de voter).
  • 1944 : droit de vote des femmes et suffrage universel.
  • 1945 : droit de vote des militaires.
  • 1946-1956 : égalité de suffrage en outre-mer.
  • 1974 : droit de vote à 18 ans.
  • 1992 : naissance de la citoyenneté de l’Union européenne

Que faisons-nous quand nous élisons une personne ? Nous lui donnons « tout pouvoir » pour « parler en notre nom » !

Mais quand avons-nous exprimé nos besoins ? Y a-t-il souvent des référendums en France qui posent de vraies questions sur des sujets intéressant les citoyens ? Ne sommes-nous pas mis devant les faits accomplis ? Savons-nous que l’article 27 de la constitution française du 4 octobre 1958 cite : « Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est personnel ».

Cela veut dire que toute personne représentant le peuple peut faire ce qu’elle veut sans être inquiétée par une sanction. Pour beaucoup d’élus, les décisions prises ne le sont pas en prenant en compte les intérêts de la Nation, mais ceux de leur parti politique d’adhésion, de leurs groupes parlementaires, de leurs communautés professionnelles, sociales…

Le peuple est-il sot « par essence » ? Un peuple éduqué à penser par lui-même est capable d’imaginer ce qui est bon pour la collectivité. Or l’institution (mise en place par la constitution, les lois, les règlements et les coutumes), depuis toujours, a intérêt à ce que le peuple reste cantonné dans l’ignorance.

Nous le constatons, les élites autoproclamées, qui se croient investies d’un pouvoir particulier qui les autoriserait à penser à la place du peuple démontrent (depuis tellement longtemps) leur incompétence, leur compromission avec l’oligarchie des possédants.

À nous, peuple, de réfléchir à nos choix, informons-nous, ne nous laissons pas manipuler par de belles paroles.

Les Gilets jaunes de Millau

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