[dropcap]À[/dropcap] moins de trois semaines du scrutin des élections régionales sur lequel plane le spectre du Rassemblement national et dans une campagne aux codes bousculés par la crise sanitaire, Carole Delga est venue porter son programme « L’Occitanie en commun » sur les terres de sa vice-présidente Emmanuelle Gazel.
À Millau, c’est une l’équipe 100 % aveyronnaise qui l’entoure : « motivée, complémentaire aux profils et aux parcours différents et qui représente l’ensemble des territoires ». Elle déclinera la politique régionale dans le département. « Au XXIe siècle, c’est le bas qui structure le haut dans notre maison commune qui s’appelle la république »
Elle est « volontairement » composée de huit femmes sur treize porteuses du message « que les femmes aussi peuvent prétendre à des postes à responsabilités », de nouveaux élus et d’autres plus expérimentés comme José Bové, Emmanuelle Gazel ou Stéphane Bérard.
Ensemble, ils défendent le bilan de la présidente sortante et portent ce nouveau projet « qui rassemble » élaboré à plusieurs mains « pour mettre en place des actions concrètes pour les habitants d’Occitanie et pour valoriser les richesses et les savoir-faire des territoires ».
Je ne crois pas en l’homme ou la femme providentiels, je crois à une équipe ».
La relance économique et l’emploi
« Je porte un projet ambitieux, solidaire et citoyen pour notre région. Il répond à la sortie de crise covid et à l’urgence écologique ».
À ce sujet, Carole Delga met en avant « l’anticipation et la mobilisation » de la région dès le début de la crise, citant l’expérience des masques commandés par la région « que le ministère de la Santé, l’un des plus centralisés de France n’a pas su gérer, trop loin des réalités du terrain »
La présidente PS a d’ores et déjà annoncé la création d’un fonds de 100 M€ anti-faillite pour les TPE et les PME dans l’incapacité de rembourser leur PGE (Prêts garantis par l’Etat) et insiste sur la mise en place de dispositifs « pour lever les freins du retour à l’emploi que sont la mobilité et la garde d’enfant ».
Il faut travailler avec de la justice sociale. J’ai horreur des gens qui racontent qu’en France il y a des feignants, des assistés. Ceux qui parlent de ça, c’est qu’ils n’ont pas eu de problème dans leur vie. En cas de coup dur, il faut qu’on vous tende la main ».
La candidate conciliera économie et écologie en privilégiant la rénovation et la construction durable, « grande cause du mandat » et les matériaux biosourcés, localement ce pourrait être le cas de la laine de brebis utilisée en circuits courts pour l’isolation thermique : globalement, « un projet écologique ambitieux loin de l’écologie de la privation ou du dictat ».
L’éducation
Dans un département rural, « étudier au plus près de chez soi avec le coût le moins élevé » est une priorité pour la candidate socialiste qui rappelle les mesures prises, dont certaines à l’impact local, depuis 2016 : gratuité des transports scolaires dès septembre 2021, investissement sur les campus connectés, le lycée Jean Vigo, gratuité des manuels scolaires, gratuité du train pour les moins de 26 ans, ordinateurs pour les classes de seconde et aux apprentis…
Le transport
« La région a massivement investi pour le désenclavement des territoires ». Les enjeux aveyronnais du prochain mandat seront inévitablement la RN 88 confiée à la gestion de la région à titre expérimental et « un investissement massif régional sur les lignes ferroviaires déjà partiellement engagé ».
La santé
Pour réduire les inégalités sociales et ainsi agir en matière de prévention, Carole Delga vise du bio et local dans les cantines des lycéens à 75 % (contre 40 % actuellement).
La région sera associée au projet d’hôpital du sud-Aveyron, une étude est menée sur ce qui possible de faire. Dans tous les cas, il faudra faire en sorte qu’il y ait une amélioration de l’offre de soin. « Nous sommes pour la santé du quart d’heure pour le premier recours qu’est le médecin et pour la demi-heure pour la spécialité qui ne se limite pas à la maternité et à la cardiologie ».
La menace du rassemblement national
En Occitanie, face à la menace d’un score qui grimpe dans les sondages du Rassemblement national, la présidente Carole Delga met en avant « sa capacité d’action et de travail avec tout le monde, peu importe la couleur des élus ».
Le danger est réel, il faut être lucide sur le risque majeur de l’extrême droite. Il y a un tel sentiment d’injustice dans ce pays que pour certains, le seul mode d’expression c’est l’extrême droite. Mais le Rassemblement national ne propose aucune vraie solution, il divise alors qu’on rassemble ».
Région toujours…
Tour à tour, maire, député, secrétaire d’Etat, Carole Delga explique « qu’elle ne joue pas le marchepied pour l’élection présidentielle ou pour un autre mandat ». Engagée, mais modérée, elle aime à rappeler d’où elle vient, les pieds bien ancrés sur son territoire, cette terre chère à son cœur : « Mon avenir c’est la région ».
Voir le projet « L’Occitanie en commun »