Opinion

Les élus aveyronnais votent une motion sur la baisse des moyens annoncée dans les établissements scolaires

L’ensemble des élus départementaux votent une motion sur la baisse des moyens (DGH), à l’initiative de Corine Compan, lors de la dernière commission permanente.

« A l’heure où il est plus que jamais fondamental pour notre nation de préserver et de renforcer l’accompagnement et la formation de nos jeunes durement éprouvés par les périodes de déscolarisation qu’ils subissent encore à ce jour, nous souhaitons alerter le ministre de l’Éducation nationale et plus largement le Gouvernement des conséquences désastreuses de la baisse des moyens annoncée aux établissements d’enseignement secondaire en Aveyron.

Nous voulons par la présente motion rappeler notre attachement à un enseignement de qualité pour nos enfants. Si nous saluons le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les territoires prioritaires, nous ne pouvons pas accepter que ces renforcements se fassent au détriment des autres classes et des autres secteurs. Nous refusons d’opposer le primaire au secondaire et l’urbain ou le périurbain au rural. TOUS les enfants doivent avoir les meilleures chances de réussite, quel que soit leur âge ou leur lieu de résidence.

Concernant l’Aveyron, la baisse des moyens (DGH) va se traduire concrètement par une moyenne de 30 élèves par classe en collège. Comment prendre en compte les difficultés ? Les différentes façons d’apprendre et placer le jeune au cœur des apprentissages ? Comment parvenir à « raccrocher » des jeunes en décrochage après ces 18 mois d’enseignement dégradé ? Comment accompagner les difficultés des élèves parfois très affectés par la période anxiogène et déstabilisante que nous traversons ?

Publicité

En outre, cette baisse de moyen au lycée s’ajoute à la réforme du baccalauréat. Lorsqu’en milieu urbain les lycées jouent la complémentarité dans le choix des spécialités et des options, cela a peu de conséquences sur l’orientation et donc la réussite des élèves. En revanche, dans notre département, quand le lycée perd un enseignement de spécialité, les familles ne peuvent pas toujours envisager un départ en internat. Cela constitue une véritable rupture d’égalité non seulement entre rural et urbain qui n’offre plus les mêmes chances de réussites, mais au-delà, ce sont nos jeunes qui n’ont plus la même ouverture sur le champ des possibles pour leur orientation et pour leur choix de vie.

C’est la raison pour laquelle nous appelons l’attention du Gouvernement sur la réduction de ces dotations horaires qui, loin de répondre aux besoins des élèves, entérine une situation de pénurie et des conditions d’enseignement très fortement dégradées.

Nous demandons qu’on puisse revenir sur ces choix qui relèvent selon nous d’une approche trop comptable en reconsidérant les moyens affectés pour la prochaine rentrée et en préservant l’équité territoriale chère au président de la République qui s’était engagé à « ne pas déshabiller les campagnes au profit des grandes villes ».

Corinne Compan

Adjointe chargée de la solidarité et du handicap

Conseillère départementale de Millau 1

Bouton retour en haut de la page