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La Couvertoirade. Elles arrivent, elles arrivent ! Qui ça ? Les orchidées sauvages du Larzac

Moment tant attendu des orchidophiles (ce n’est ni une maladie ni une perversion encore que… l’amour des orchidées peut parfois provoquer des réactions très inattendues) : le printemps charmant et sa production féérique d’orchidées se sont enfin installés sur le Larzac.

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Tout au long des mois de mai et de juin, 74 espèces d’orchidées différentes vont s’épanouir sur les terres caussenardes. Chaque espèce possède un nom évocateur inspiré par sa forme, sa couleur ou son odeur : orchis pourpre, orchis brulée, orchis pyramidale, orchis bouc, orchis homme pendu, orchis militaire, un véritable inventaire à la Prévert. Il en est même une qui se plait uniquement en Aveyron. Découverte en 1980 elle porte le joli nom de Ophrys Aveyronensis.

Symbole de pureté, de grâce, de sagesse et de spiritualité, l’orchidée est depuis l’antiquité la fleur de fertilité par excellence. Luxe, séduction et volupté, tous les termes que le langage des fleurs associe à l’orchidée dénoncent un désir quasi paroxystique. C’est que la belle sait s’y prendre en amour. Bien qu’auto pollinisatrice, elle nécessite toutefois l’action de l’abeille pour assurer le transport du pollen entre ses étamines et son pistil. Alors elle se transforme en dame de petite vertu pour attirer les mâles en mal d’amour.

Ce sont des abeilles solitaires qui fécondent les Ophrys et les Orchis et, le plus étonnant, c’est que chaque espèce d’orchidée a son espèce d’abeille désignée pour sa pollinisation. Ainsi l’Ophrys Aveyronensis ne se laissera culbuter que par l’abeille mâle Andrena Hattorfiana. Si cette abeille disparaît, la fleur disparaitra également. Quand on vous dit que la nature est une petite merveille d’organisation. Elle est le résultat de millions d’années de co-évolution et chaque organisme vivant à sa raison d’être.

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Voilà ce que découvrit notre cher Charles Darwin qui révolutionna le XIXe siècle avec sa théorie de l’évolution. L’observation de sa fleur préférée a nourri sa réflexion. Il s’est aperçu que l’orchidée ne pouvait pas perdurer sans ses liens avec une autre espèce et que, loin d’être un cas singulier, cette relation d’entre-aide pourrait bien être la règle : les arbres, les champignons, les animaux, les humains (qui sont de drôles de bêtes aussi) et les milliards de bactéries qui les peuplent. Ce ne serait donc pas la concurrence le moteur de l’évolution, mais la coopération, la collaboration. Ah bon ? Tiens, c’est intéressant ça, non ?

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Ah, une petite dernière information pour les orchimaniaques, l’origine du nom orchidées vient du grec ancien (orkhis) qui signifie « testicule » d’après la forme de ses racines tuberculeuses. Croyez-moi sur parole et évitez d’arracher ces merveilles pour vérifier l’information. En cette saison, vous croiserez facilement aux abords de La Couvertoirade l’orchis mascula (oui oui), l’orchis de mai (ça tombe bien), l’ophrys abeille (si distinguée) et les premières orchis brulées.

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Alors, n’hésitez pas à venir vous perdre dans les prairies qui bordent la Cité, marchez silencieusement sur la pointe des pieds en veillant à ne rien écraser et vous sentirez monter en vous une certaine gratitude. Confucius disait « fréquenter des hommes bons c’est entrer dans une pièce remplie d’orchidées». Allez savoir, l’inverse est peut-être tout aussi exact…

Bonne promenade au pays des merveilles végétales et n’oubliez pas que les remparts de la Cité sont à nouveau ouverts à la visite. A bientôt.

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Solveig Letort
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