OpinionSanté

Millau et Saint-Affrique : « Gardarem nos deux hôpitaux publics »

Les gouvernements successifs, y compris ceux qui ont usurpé le qualificatif de gauche, nous ont imposé une politique d’austérité et de réduction des dépenses de santé avec à la clé des suppressions d’hôpitaux publics appelés fusion, hôpital médian, hôpital unique et aujourd’hui hôpital commun. La crise sanitaire que nous subissons, après l’épisode caniculaire de 2003 il y a 18 ans, a mis en évidence l’étendue d’un désastre tel que notre pays se trouve aujourd’hui en grande difficulté pour faire face aux besoins réels. On aurait pu penser que le coronavirus ait ouvert les yeux de nos gouvernants puisque le président des riches, lui-même avait déclaré que « le monde d’après serait différent et que la santé ne devait plus être une marchandise ».

Hélas, une fois encore, nous ne pouvons que déplorer qu’un abîme sépare la parole et les actes. Alors que nos soignants, surexploités, se débattent avec courage et dévouement malgré le manque de lits, de personnels, le gouvernement par les bras armés des ARS persiste dans sa volonté de supprimer des services et des hôpitaux en abusant de sémantiques mensongères, visant à nous faire accepter l’inacceptable au nom de la course aux profits, de la rentabilité financière au détriment de l’humain.

C’est ce que l’on tente de nous imposer dans le Sud-Aveyron en accélérant le processus visant à supprimer dans un premier temps l’un des deux hôpitaux publics et à faire un grand pas de plus vers la désertification sanitaire de nos bassins de vie. Trois piliers essentiels de l’établissement de Saint-Affrique : chirurgie, maternité, urgence, viennent d’être condamnés par des adeptes du double langage et des trahisons.

Tout ceci est scandaleux, en contradiction totale avec ce que nous vivons. Il y a peu, l’hôpital de Millau, saturé à cause de la COVID, a dû envoyer des malades à Saint-Affrique. Où seraient-ils allés si ce dernier avait été supprimé ? La preuve est ainsi faite, que le Sud-Aveyron a besoin de ses deux hôpitaux publics de proximité, certes modernisés, à Millau et à Saint-Affrique, ce qui n’empêche nullement une coopération intelligente entre les deux sites.

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Ne lâchons rien, tous ensemble, défendons le droit à la santé pour toutes et tous. Ne nous laissons pas berner par les promesses mensongères, par les propos ambigus, les fausses illusions, un détournement de la démocratie sur des gadgets tels qu’un tirage au sort de citoyen(ne)s. L’offre de soins qui doit intégrer la proximité ne se règlera pas par pile ou face !

Pas besoin d’une nouvelle étude coûteuse pour réévaluer la pertinence du projet, pour savoir que les populations ont besoin de soins au plus près de leur lieu de vie. Nous refusons d’opposer les populations et les territoires entre eux. Les élections départementales et régionales doivent être l’occasion pour les candidat(e)s de signifier leur volonté de garder nos deux hôpitaux publics en s’opposant clairement à l’hypothétique projet d’hôpital « médian » ou hôpital « commun », qui en l’état n’a pour fonction que d’occulter la recherche de vraies réponses aux défis des deux sites (équilibre financier, recrutement de praticiens et attractivité).

Les Sud-Aveyronnais ont besoin de loyauté, de clarté, ne les décevons pas !

Sections de Millau et de Saint-Affrique du PCF

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