C’est par voie de presse que le président du conseil départemental Jean-François Galliard a suivi l’officialisation de la candidature d’Arnaud Viala pour les élections départementales. Une annonce faite lors d’une conférence de presse pendant laquelle il affichait sa volonté de devenir président du conseil départemental soutenu par une majorité de conseillers sortants.
Jean-François Galliard « fidèle à ce qu’il avait annoncé » sera lui aussi candidat sur le canton de Millau 2 avec Karine Orcel, adjointe à la culture sous le mandat de Christophe Saint-Pierre et actuelle conseillère et municipale de l’opposition. Il sera face à son binôme actuel Sylvie Ayot, sujet qu’il n’a pas tenu à évoquer « pour le moment » notant tout de même au passage qu’ « Arnaud Viala fait tout pour me faire battre, même à Millau ».
Le troisième tour avant le premier
Sur la candidature d’Arnaud Viala, il s’étonne que ce dernier se soit déjà positionné comme éventuel président précisant que « les élections départementales n’étaient pas un scrutin de liste, mais qu’elles se faisaient canton par canton et que les choses étaient faites à l’envers ».
« C’est un homme de coups de force qui joue au jeu des chaises musicales à condition de rester assis. Il fait le troisième tour avant le premier, c’est d’une inélégance rare. »
Il se questionne aussi « en tant que citoyen » sur le fait de ne pas terminer son mandat de député en cas d’issue heureuse aux élections, indiquant que « Sébastien David ne le remplacerait probablement pas » et qu’on s’acheminait vers une vacance pendant près d’un an.
Je suis allé au bout de mes huit mandats d’élu, Arnaud Viala se justifie en expliquant que le devoir l’appelle dans l’Aveyron me considérant trop vieux et ma gestion trop administrative ; je crois que je suis plus moderne, je ne fais pas carrière, je ne connais pas les deals entre eux s’il y en a, moi je n’en ai passé avec personne, je veux m’occuper de l’Aveyron ».
S’il admet que la droite départementale est « certainement perdante dans cette division » et que cette candidature « va forcément bouleverser la donne », pour lui, « la grande absente dans cette candidature, c’est surtout l’Aveyron ».
Amis ou ennemis ?
Arnaud Viala avait annoncé avoir près de 80 % de conseillers sortants ralliés à sa cause. Jean-François Galliard s’est dit relativement surpris précisant que lors de la dernière commission permanente, la plupart des conseillers avaient voté favorablement au projet de syndicat mixte de l’Aubrac à l’exception de huit abstentions et un seul contre.
« S’il y a eu du changement, c’est assez récent, comme le dit Arnaud Viala certains me sont restés fidèles par amitié, je suis déçu par d’autres qui par déduction ne sont donc pas des amis ».
Interrogé sur son ressenti, il ne veut pas s’exprimer « à la place de ceux qui ont quitté le navire soudainement » mais se souvient d’une phrase qui illustre et résume la situation.
Quand on préside, en face de soi, il y a trois catégories de personnes. Ceux qui sont fidèles, ceux qui hument le vent et ceux qui ne vous aiment pas, mais qui ne vous ne le disent pas ». Arnaud Viala est lui « hors catégorie ».
« Osons l’Aveyron »
Jean-François Galliard fera campagne avec les personnes qui ont créé et qui rejoindront le mouvement « Osons l’Aveyron » en poursuivant sa route, « fidèle à la politique menée en faveur du département et déclinée sur les territoires qui le composent ». Il y a pour lui « deux façons de faire de la politique, la sienne et celle des autres ».
Malgré les évènements de ces derniers jours, il se dit « serein, calme et apaisé » et compte rester « l’homme de rassemblement qu’il a toujours été » n’envisageant pas d’alliances à cette heure, mais il ne « ferme pas non plus la porte aux bonnes volontés et n’exclue aucune possibilité ».
Le président du conseil départemental n’a qu’une crainte, c’est celle de la probable abstention lors de ces prochaines élections.