Opinion

25 avril, journée de la déportation

La crise sanitaire impose à tous les mêmes contraintes. Pas de rassemblement de plus de six personnes. Aussi, cette année, la commémoration de la déportation et l’évocation de son cortège d’horreurs, ne réunira-t-elle que quelques officiels. Covid oblige.

Cependant, n’oublions pas ! Même si notre regard est vissé au présent. Même si le temps pousse d’année en année plus loin le souvenir des atrocités et de l’infamie de la barbarie nazie.

N’oublions pas le triangle rouge des politiques, le triangle jaune des juifs, celui marron des Tsiganes, le noir des asociaux, le rose des homosexuels, le bleu des apatrides… les tatouages, tout un marquage des prisonniers dans les camps nazis qui niaient l’être humain ramené au rang du bétail.

N’oublions pas la famine, la promiscuité, le typhus, les violences, les chiens lâchés, la chambre à gaz et la mort toujours présente… Mais dans cet inframonde les corps affaiblis réfléchissent, résistent, forment des solidarités. Les nazis n’écraseront pas ce qu’il y a de plus beau dans l’homme.

Publicité

N’oublions pas la rafle du 26 août 1942, dans notre ville même, rue du Champ du Prieur, opérée par la police et la gendarmerie françaises. 27 juifs polonais furent arrêtés puis transférés à Rivesaltes, puis à Drancy et après, à Auschwitz. N’oublions pas les « politiques » de Millau qui furent déportés à Dachau, à Buchenwald, à Albach, à Mathausen…

Aujourd’hui cette mémoire mise en mots par le témoignage des survivants bute sur les frontières froides du temps qui passe. Restent les livres et les images.

Mais ont-ils suffisamment de forces pour nous guérir de la peste concentrationnaire ? Ne croyons pas que l’horreur est d’un seul temps et d’un seul pays et souvenons-nous toujours « que le ventre est encore fécond d’où peut naître la bête immonde »

Communiqué de la « Main chaude »,
association pour la promotion de l’histoire sociale millavoise

Bouton retour en haut de la page