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Millau. « Il faut en finir avec les logiques de réduction des coûts sur la santé ! »

Cette pandémie a révélé la faiblesse organisée et criminelle d’économies sur notre système de soins. Les plans régionaux de santé sont disqualifiés : ils doivent être remis à plat et élaborés démocratiquement, à partir de la réalité d’aujourd’hui, dans toutes les régions et les bassins de vie.

Maintenant et pas le « jour d’après », la démocratie doit s’imposer à tous les niveaux. Les hospitaliers, les élus dans les villes, les associations, seuls ont fait acte de responsabilité, de prises d’initiatives et de compétences pour faire face au désastre sanitaire.

Elles et ils sont seuls qualifiés pour faire des propositions à la hauteur des besoins et de l’intérêt général.
Nous devons construire ensemble un rapport de force puissant pour construire et consolider notre protection sociale.

Des moyens existent : au plan européen, 1.000 milliards sont prévus par la BCE pour soutenir la valeur des titres boursiers, mais sur le terrain, la mise en œuvre de la loi « Ma santé 2022 » se poursuit en pleine crise du Covid-19 : les plans de suppressions de lits et d’emplois, l’opportunité de fermer des services réaffectés provisoirement aux malades du virus, des services d’urgence, de chirurgie, des maternités, des services psychiatriques.

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Des mesures doivent être prises : tout d’abord, il faut en finir avec les « plans de retour à l’équilibre financier » (PREF), et avec la dette des hôpitaux.

Il faut reconstituer des filières industrielles pour préserver l’accès en toute autonomie à des biens de santé aussi essentiels que des masques et des appareils respiratoires.

Il faut aussi décider d’une augmentation de tous les quotas de formation pour cette rentrée 2021 et un recrutement de 12 000 étudiants en médecine par an, dès cette année.

Il faut exiger un moratoire sur toutes les fermetures et restructurations au sein des groupements hospitaliers de territoire (GHT) pour permettre une élaboration démocratique de l’évaluation des besoins et des projets médicaux entre organisations syndicales, élus, et associations citoyennes.

Des choix politiques s’imposent pour engager la création d’un pôle public du médicament au service d’une politique de santé publique.

La désastreuse situation de notre système de santé est le fruit des conséquences désastreuses d’une logique néolibérale appliquée année après année à l’hôpital public, logique de marchandisation de toute activité humaine.

Dans le Sud-Aveyron, à l’image de ce qui se passe ailleurs, ce gouvernement ignore les besoins réels des territoires et bâtit des projets qui ne répondent qu’à des exigences de rentabilité.

Nous ne pouvons l’accepter et nous devons conserver nos hôpitaux de proximité et réévaluer la pertinence de ce projet d’hôpital médian à l’aune des besoins des populations concernées. Il faut entendre et écouter les différents acteurs (syndicats, personnels de santé, communautés de communes, villes…).

Faire des propositions constructives afin de donner à notre territoire les structures de soins dont il a besoin.
Nous nous sommes battus, nous nous battons et nous battrons pour cela.

Corinne Compan
Conseillère départementale de Millau 1

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