Malgré un taux d’incidence à 850 à Millau, « ça tient » à l’hôpital

Yannick Périé
Yannick Périé
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[dropcap]C[/dropcap]e mercredi 31 mars en début d’après-midi, à quelques heures de l’allocution très attendue du président Macron, Sylvie Marty, directrice des hôpitaux du Sud-Aveyron et Fabienne Silly, directrice des soins, ont tenu une conférence de presse en visio pour faire un point sur la situation sanitaire dans des établissements de Millau et Saint-Affrique.

Au chapitre des bonnes nouvelles, on retiendra que, malgré « une situation épidémique très préoccupante en Sud-Aveyron avec de nouvelles hospitalisations qui continuent à arriver », le cluster du service de médecine de l’hôpital de Millau est en train de « s’éteindre ».

« Sur les 11 patients hospitalisés en Covid+, il n’en reste plus que deux, se réjouit Fabienne Silly. Sur les 17 agents en arrêt de travail, 8 ont déjà repris ».

Mais si le cluster est terminé, l’accueil de patients Covid+ se fait toujours à flux tendu, en raison d’un taux d’incidence dans le Millavois qui continue de flamber : alors qu’il atteignait déjà des sommets la semaine dernière (754 / 100.000), il serait aujourd’hui de 850 / 100.000.

« Nos personnels sont affectés par ce qui circule sur les réseaux sociaux »

Si la situation est revenue un peu plus à la normale à l’hôpital de Millau et dans les EHPAD grâce à la vaccination, « nos personnels sont néanmoins affectés par ce qui circule sur les réseaux sociaux, assure Fabienne Silly. Certaines personnes rendent en effet nos soignants responsables de la situation actuelle, alors qu’ils restent mobilisés et bien présents. C’est un coup dur qui leur est porté. Il est absolument faux de dire que la situation actuelle est la faute des soignants ». 

« Certains patients renoncent même à se faire soigner parce qu’ils ont peur de venir à l’hôpital, regrette Sylvie Marty. Les patients actuels ont attrapé le Covid à domicile ou sur leur lieu de travail, ils ne l’ont pas attrapé à l’hôpital. L’hôpital est sûr. Il y a eu un cluster en médecine, mais ce n’est plus le cas. »

D’ailleurs, les dépistages salivaires effectués entre lundi et jeudi dernier ont livré leurs résultats : sur près de 400 agents testés au Puits-de-Calès, un seul résultat s’est avéré positif.

Sylvie Marty, directrice des hôpitaux du Sud-Aveyron.

Bientôt 3.000 vaccinations par semaine à Millau

L’autre bonne nouvelle vient du côté de la vaccination. Avec l’ouverture de nouveaux créneaux, le centre de vaccination de Millau, à la salle des fêtes, va passer d’une cadence de 1.500 vaccins actuellement à 3.000, soit le doublement de la capacité, à partir du 6 avril.

Pour l’instant, et notamment grâce à la vaccination des publics prioritaires, « ça tient », assure Sylvie Marty. « Il n’y a pas d’admissions massives. Nous pouvons accueillir 18 patients à Millau, nous en avons actuellement 11, en plus d’un patient qui a été déplacé à l’unité Covid+ de Saint-Affrique. Et il y a 6 patients hospitalisés à Saint-Affrique sur une capacité de 8. »

Cela n’empêche pas les responsables de l’hôpital d’être « inquiets » du taux d’incidence du Covid en Sud-Aveyron. Et Sylvie Marty de pointer du doigt le « carnaval » qui s’est déroulé il y a quelques jours, ou encore les regroupements familiaux. « Toute situation qui ne respecte pas les gestes barrières est une situation à risque, résume-t-elle. Entre le besoin et l’envie de relâcher la pression et la possibilité, il y a un gap. Il ne faut pas se relâcher ! ». 

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« Vaccination, vaccination, vaccination »

« Vaccination, vaccination, vaccination ». Convaincue que l’issue de la crise ne passera que par la vaccination, Sylvie Marty appelle ceux qui le peuvent à ne pas hésiter à prendre rendez-vous. « Je suis moi-même vaccinée, et je respire par rapport à mes proches, à mes parents. Je les protège. »

50 % des soignants (dont 71 % des médecins) auraient déjà été vaccinés, et ce chiffre serait en augmentation constante depuis l’arrêt des vaccins AstraZeneca et l’arrivée de nouveaux vaccins Pfizer. 

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