Millau. La Ville déclare la guerre au Choucas des tours !
Que faire contre le Choucas des tours, ce petit corvidé qui prolifère en ville et cause des nuisances aux riverains ? C’est là toute la question qui taraude la municipalité face aux demandes de ses administrés et aux ravages de l’animal en centre-ville.
Des dégâts considérables
Le choucas des tours est une espèce protégée de corvidés légèrement plus petits que leurs cousins les corbeaux. Depuis une paire d’années, une colonie d’environ 200 âmes a élu domicile dans les micocouliers place du Mandarous et inonde la place de fiente.
Véhicules, abris bus, mobilier urbain, terrasses de café, passants, à la nuit tombante, les oiseaux rentrent au bercail et souillent de leurs excréments tout ce qui se trouve en dessous des arbres.
Malgré les passages réguliers des équipes de nettoyage municipales à raison de trois fois par semaine, la place du Mandarous est continuellement souillée. Les riverains sont exaspérés à tel point qu’« une vingtaine de doléances ont déjà été enregistrées par le Guichet Unique » explique Béatrice Thollet la responsable du service.
D’autre part, l’acidité de la fiente et les nettoyages trop rapprochés abîment le mobilier urbain. Il est donc grand temps d’agir, mais les choses sont rendues complexes par la protection de l’espèce.
Pas de solution miracle
Dans un premier temps, les agents municipaux vont accrocher des leurres dans les arbres. Une quinzaine de hiboux factices qui seront dispersés sur le Mandarous seront censés effrayer les Choucas et pourraient les éloigner de leur lieu d’implantation. Cependant, il est probable que cette solution ne s’avère pas efficace sur le long terme. L’oiseau est intelligent et pourrait vite comprendre en observant les hiboux immobiles qu’ils ne sont pas un danger pour lui.
En second lieu, des tirs de fusées détonantes sont envisagés. La municipalité se rapproche actuellement de personnes compétentes capables d’intervenir. Il faudra un tir par jour pendant cinq jours consécutifs. Cette solution, connue pour être plus efficace et avoir fait ses preuves dans d’autres villes n’interviendra probablement qu’après le printemps, car l’espèce va entrer en période de reproduction. Toute action est alors formellement interdite sur ces oiseaux protégés depuis une quarantaine d’années.
La dernière solution qu’il faudra imaginer « sera peut-être celle de remplacer une nouvelle fois les arbres », regrette Nadine Tufféry, conseillère municipale déléguée au bien-être animal.
Un arbre qui pose problème
Il y a une quinzaine d’années, la municipalité avait fait le choix de planter des micocouliers pour remplacer les platanes. Cette option avait été justifiée par sa faible demande d’entretien. C’est un arbre en « port libre » qui ne nécessite pas de taille. Il s’avère être économique et bien s’adapter en ville.
Si les Choucas semblent particulièrement l’apprécier, l’arbre pose également problème puisque ses racines soulèvent les pavés de la place. « Le remplacement progressif des arbres » pourrait finalement être la solution qui ferait d’une pierre deux coups et sur laquelle les services concernés se concerteront pour prendre une décision le cas échéant.
En attendant, si vous déambulez sur la place du Mandarous en fin d’après-midi ou en tout début de journée, rasez les murs et n’oubliez pas qu’il est formellement interdit de nourrir les oiseaux en ville !