[dropcap]S[/dropcap]ur le bassin versant du Tarn-amont, plusieurs milliers de personnes vivent ou travaillent en zone inondable. L’économie locale est particulièrement concernée sur le territoire de la communauté de communes de Millau Grands Causses, avec près de 300 entreprises soumises au risque d’inondation du Tarn et de ses affluents, soit plus de 1.300 salariés.
Le dernier épisode du 12 juin 2020, qui a causé pratiquement 500.000 € de dégâts, a surpris par sa rapidité et sa saisonnalité de nombreuses entreprises proches de la rivière.
Dans le cadre du programme d’action de prévention des inondations (PAPI) d’intention du Tarn-amont, le Syndicat mixte du bassin versant du Tarn-amont (SMBVTAM) en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron, la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Aveyron et la Communauté de communes de Millau Grands Causses (CCMGC), se mobilise et propose aux entreprises des diagnostics de vulnérabilité face aux inondations.
Cette action est financée à hauteur de 100 % par l’État, la Région Occitanie, la CCI et la CMA de l’Aveyron, la CCMGC et le SMBVTAM. Ce qui permet de proposer aux entreprises des diagnostics gratuits.
À cette occasion un guide pratique « Bien se préparer et faire face aux inondations » a été distribué aux 300 entreprises recensées en zone inondable sur le territoire de la CCMGC.
Cette plaquette, disponible en cliquant ici (format PDF), s’inscrit dans une logique d’anticipation pour adapter l’activité et se protéger du risque d’inondation : elle comporte des informations sur les enjeux locaux et sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre au sein d’un établissement.
À ce jour 18 établissements ont répondu à l’appel et vont bénéficier dans les semaines à venir d’un diagnostic réalisé par un conseiller de la CCI ou de la CMA de l’Aveyron.
« Une initiative qui va dans le bon sens »
Jeudi dernier, Gilbert Faucher, premier vice-président du SMBVTAM et Élodie Nayral, conseillère de la CCI de l’Aveyron en charge des diagnostics, se rendaient chez Jean-Michel Ladet, dirigeant de l’entreprise Ladet TP, à l’occasion du diagnostic de son entreprise. Pour lui, il y aura « juste quelques points à modifier et améliorer » pour prévenir les risques d’inondations. « Des cuves à fixer pour ne pas être emportées, du matériel à déplacer, des bidons à surélever, des archives à sécuriser et un plan d’évacuation à organiser… ».
« C’est une initiative qui va dans le bon sens et que nous encourageons à 100 % », se félicite Didier Martinez, président de l’association des riverains du Tarn et de la Dourbie, pour qui beaucoup de travail reste néanmoins à faire. « Nous avons évoqué Dourbiette, qui rappelons-le, n’est efficace que pour les petites et moyennes crues. C’est un chenal régulateur qui a été recréé puisqu’à l’époque il existait déjà. Il faut aussi améliorer les moyens d’alertes existants, accompagner les entreprises en zone inondable sans oublier de rester vigilant quant à l’utilisation du fonds Barnier… (les aides de l’Etat pour la prévention des risques naturels majeurs, NDLR) ».