Par ces temps encore bien troubles avons-nous, encore, la place pour l’absurde, le manque de bon sens et les conflits stériles ? En ce jeudi 18 mars, il a semblé que oui…
D’abord ,au niveau national, dans le cadre des annonces gouvernementales. On a eu droit :
- À la mise en place et au maintien de mesures extracontraignantes et radicales pour des lieux n’étant pourtant pas identifiés comme les plus propagateurs (petits commerces ,lieux de culture, petits restaurants…).
- À l’inverse, l’absence de mise en place de mesures coercitives pour les lieux où on enregistre le plus de cas (entreprise, restauration collective, transports en commun…).
- À la désignation de 16 départements confinés, mais ayant l’autorisation de sortir sans limites de durée, de justificatifs…
- À la modification, sinon ça ne serait pas drôle, dans les 24h, de nombreux points suite à des contestations justifiées.
Ensuite ,au niveau local, dans le cadre du conseil municipal. On a eu droit :
- À un subtil mélange, distillé tout au long de la séance, composé d’un soupçon de démagogie et d’un zeste d’aigreur ; pour exemple d’un côté l’ancienne municipalité regrette que des subventions telles que celles attribuées au CCAS ne connaissent pas d’augmentation à la hauteur de la mission accomplie au vu du contexte. De l’autre , l’actuelle dénonce, en réponse , l’étroitesse de la marge de manœuvre financière dont elle dispose et avec laquelle elle doit et devra composer cahin-caha. Alors, entre amnésie ou mauvaise foi et rétorque systématique et argumentée sur ce lourd héritage, ne serait-il pas temps de passer le cap de cet état des lieux… ?
- À une bonne dose d’autocongratulation. Encore placée dès que possible pour se féliciter de la paternité d’un projet… des fois que l’opinion l’oublie et fasse preuve d’ingratitude…
- À une contestation, sans préambule, des modalités de vote du budget. Y a-t-il un intérêt majeur pour le Millavois de savoir si le budget a été voté en bloc ou par sections ?
- Etc.
Être spectateurs de ce ping-pong entre ancienne et nouvelle municipalité va vite devenir lassant pour Millau. Même si cela est le jeu de la politique n’avons-nous pas mieux à faire ?
Bien sûr qu’il ne faut pas être dans la complaisance, l’indulgence et l’absence d’esprit critique, mais, pouvons-nous créer une cohésion où la bienveillance et la bienfaisance sont les seuls moteurs des actions conduites par et pour la ville ?
En ce sens, je salue la question posée par Monsieur Assier, abordant le coût de la votation citoyenne. Exagérément détaillée, elle a permis néanmoins de rendre publique la somme de 5.587,80 euros allouée à la mise en place de ce dispositif et ainsi mettre fin à toutes spéculations qui ont pu légitimement animer l’ensemble des Millavois qui souhaitent simplement être au fait de l’utilisation des maigres deniers de leur commune.
Déconnectés de ces guerres de clochers passéistes, les administrés n’ont besoin que de pragmatisme, de concret, de transparence qui leur parle de leur quotidien.
- Qu’en est-il de la sécurité ? Du renforcement des effectifs ? De la complémentarité entre police municipale et nationale ? De la gestion des problèmes de vitesse, de bagarres, de dégradations et de vandalisme… ?
- Qu’en est-il du traitement précis du fléau (entre autres) des cartouches de protoxyde d’azote dénoncé par des professionnels et qui touche nos établissements scolaires, notre espace public (Maladrerie…) ? Campagne de sensibilisation et d’information ? Arrêté municipal ?
- Qu’en est-il de l’embellissement et des projets de rénovation des espaces publics et privatifs (façade, etc.) ? Un collectif tel que « Haut les murs » serait ravi d’y concourir…
- Qu’en est-il des projets portant sur l’enseignement supérieur, la formation et l’aspect facilitateur de projets et d’entrepreneuriat ?
- Etc.
Bon sang, un peu de « concrétude » dans ce monde « d’Absurdie » ! Arrêtons la masturbation intellectuelle. Place à la communication sur des ébauches, des pistes, des esquisses, des échéances. Place à l’action ancrée dans le réel, qui pourraient redonner espoir, goût et foi en l’avenir. C’est essentiel.
Karine Haumaitre,
membre de l’opposition
