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Millau. Débat d’orientation budgétaire : « Il va falloir serrer la vis ! »

Le débat d’orientation budgétaire (DOB) était à l’ordre du jour du conseil municipal du 25 février. La municipalité a confirmé des orientations économes et des choix raisonnés qui ne seront malgré tout pas faits au détriment de la collectivité et des habitants, mais bien en rupture avec ceux du mandat précédent quelque peu égratigné lors de la séance.

Ce débat s’inscrit dans un contexte national particulier de crise sanitaire mondiale aux conséquences sociales et économiques importantes.

L’adjointe aux finances, Martine Bachelet était chargée de le présenter.

Localement, elle a fait part d’un « contexte tendu » au regard de certains éléments qui ne laissent pas une grande marge de manœuvre pour le mandat à venir et dont elle a dressé la liste.

Une dette de 29 M€ remboursable en 14 ans (seuil d’alerte à 12 ans), le remboursement de l’annuité en capital d’emprunt (2 839 € net), d’importants investissements programmés pour 2021 et 2022 par l’équipe municipale précédente, l’état vétuste du patrimoine immobilier et technique, et enfin, les dotations qui stagnent et des valeurs locatives insignifiantes.

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Quand on présente un budget, on doit dégager de l’épargne brute pour rembourser le capital de la dette et financer les investissements. À Millau, elle n’est plus suffisante pour rembourser le capital de la dette. L’exercice 2021 sera très difficile pour le budget 2022 et 2023. »

Les deux mandats en opposition

Si le contexte national et certaines mesures du gouvernement impactent de fait les finances des collectivités, la majeure partie des difficultés est attribuée à « la gestion et aux projets surdimensionnés de l’ancienne municipalité pour une ville comme Millau », a répété la maire de la ville.

Elle a fait part d’un état de délabrement avancé de certains services comme la serre municipale ou le musée, expliquant que malgré une enveloppe prévue de 1,5 M€ en investissement et entretien courant (patrimoine, renouvellement des véhicules…), celle-ci serait passée à 2,2 M€.

C’était pour nous, élus, impensable de renoncer à certains investissements indispensables pour la dignité du travail de nos agents et l’entretien de notre patrimoine. Le patrimoine dans l’état dans lequel il nous a été confié, c’est inacceptable ! »

L’opposition s’est défendue d’avoir plombé le budget et d’avoir laissé le patrimoine se détériorer. Christophe Saint-Pierre, a mis en avant des investissements attractifs et les rénovations successives qui ont été faites pendant six ans dans différentes structures municipales.

J’ai l’impression que vous trainez nos projets comme des boulets, je comprends ce ne sont pas les vôtres, mais on parle d’équipements et d’investissements au profit de la collectivité et pour la collectivité. Je n’ai pas l’impression que ce sont des projets gadget ! »

Christophe Saint-Pierre et Emmanuelle Gazel ne parlent décidément pas le même langage quand il s’agit des finances de la ville. Comme l’a dit Daniel Diaz, ancien adjoint aux finances, il « ne conteste aucun chiffre dans ce rapport », tout serait pour l’opposition, question « d’interprétation et d’ambition ».

Faire des économies, mais continuer

Le ton est donné pour le mandat, « il faudra faire encore plus d’économies pour équilibrer le budget », a annoncé Emmanuelle Gazel.

Il va falloir trouver d’autres sources d’économie dans un contexte de crise sanitaire, marqué par la situation particulièrement dégradée de la collectivité et l’état financier et de nos ressources économiques et humaines, c’est préoccupant quand on a une épargne qui ne couvre pas la dette ! »

Mais malgré le contexte peu favorable, la municipalité a décidé de poursuivre et de décliner ses actions autour de quatre thématiques stratégiques sans augmentation de la fiscalité afin de « garantir un service public de qualité aux Millavois, d’assurer son soutien aux associations et d’établir une tarification empreinte de justice sociale, le tout sans perdre de vue le fil conducteur du mandat, l’environnement ».

Qualité de vie, solidarité, démocratie participative et environnement demeureront les quatre axes forts du mandat. Comme annoncé, les investissements ont été réduits à 5 M€, les réalisations principales viennent tout juste d’être décidées par la votation citoyenne.

Malgré ce contexte, le budget 2021 sera un budget de « redressement » et « de gestion », mais « il portera les valeurs de la municipalité ».

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