Opinion

« Les raisons de mon départ »

Suite au dernier conseil municipal de Millau et aux articles parus, Bérénice Lacan souhaite expliquer les raisons de son départ du conseil et de sa démission du mandat de conseillère municipale.

« Ma vision concernant la mission d’un élu, quelle que soit sa fonction, est basée sur le rôle altruiste de l’élu, c’est à-dire une personne engagée, qui se doit de travailler pour le bien commun et ne pas faire passer ambitions ou intérêts personnels au-dessus de ses devoirs et de ses obligations.

Pendant les six ans de mon mandat, je me suis efforcée d’être une élue de proximité, au plus près des besoins des familles, de nos agents et de nos associations, avec qui nous avons pu construire de beaux projets comme la construction du Pole Petite Enfance, de la Micro-crèche, du Relais d’Assistantes maternelles, obtenir le label Famille plus, créer le Guide familles ou bien encore initier la convention multi partenariale « Millau Enfance Handicap »…

J’ai dû également faire face à de multiples problématiques, comme mettre en place en mars dernier, en urgence, les procédures de protection lorsque la COVID19 a fait son apparition, ou encore commencer le travail sur la convention territoriale globale (CTG) souhaitée par la Caisse d’Allocations Familiales de l’Aveyron.

Nous avons eu au sein de la précédente majorité des discutions vives, des envies contraires, des questionnements, parfois même des désaccords entre nous, et avec l’opposition bien sûr, mais toujours dans le respect et dans un esprit démocratique, même lorsque nous étions attaqués, en réalisant des choix dictés par les contraintes budgétaires, les circonstances, nos convictions et nos valeurs, mais également par les richesses de ces échanges.

Publicité

Être élue est une lourde responsabilité et un engagement profond qui mérite que l’on respecte le principe même de la démocratie, et ce, même si cela ne va toujours dans le sens que l’on souhaiterait.

Ces principes de base ne devraient pas donner lieu à ce que le l’on vit aujourd’hui au sein de conseil municipal : une majorité qui musèle l’opposition, la raillerie hautaine, voire dédaigneuse, lors de nos prises de parole, aucune place laissée aux débats, à la contradiction, des choix imposés sans aucune discussion, des critiques et des remises en causes permanentes du passé sans fondements…. Cette attitude délétère a été récemment reprise par la presse, preuve que cela choque…

Notre groupe d’opposition représente un grand nombre d’électeurs qui n’ont pas voté pour la maire actuelle, mais qui ont néanmoins leur légitimité… À travers nous, c’est l’ensemble de cet électorat qui est méprisé.

Doit-on rappeler que c’est la liberté politique qui garantit la démocratie et qu’il est utile d’avoir des opinions politiques divergentes pour faire avancer le débat et prendre des décisions éclairées ? Le respect et l’écoute sont les bases du fondement de la démocratie et elle n’existe pas aujourd’hui, il n’y a donc pas de place pour une opposition constructive, pour une construction commune d’un projet de territoire pour les Millavois et je ne peux concevoir un tel déni de démocratie.

Étant une femme d’engagements et de valeurs, je ne me reconnais pas dans ce fonctionnement, je n’y trouve pas ma place ni ma voix.

Je remercie toutes celles et tous ceux avec qui j’ai eu plaisir à travailler et agir pour les Millavoises et les Millavois, notamment pour la petite enfance et la jeunesse à Millau, ainsi que tous ceux qui m’ont porté leur confiance. Je tiens à préciser que je ne quitte pas le groupe d’opposition de Christophe Saint-Pierre.

Chaque fois que l’autoritarisme avance, c’est la démocratie qui recule… »

Bérénice LACAN

Bouton retour en haut de la page