Opinion

Millau. « Déception… désolidarisation… », Karine Haumaitre lâche Philippe Ramondenc

Dans une tribune intitulée « Déception… désolidarisation… », l’élue municipale d’opposition Karine Haumaitre explique pourquoi elle entend désormais « continuer, en mon seul nom et mes seules convictions en me désolidarisant de son initiateur et leader », Philippe Ramondenc.

« Le 17 septembre dernier, j’étais officiellement élue conseillère municipale de l’opposition du groupe « Cap 2020 » au côté de Philippe Ramondenc. Forte de cette « intronisation » et pleine de convictions, je me suis lancée avec l’envie de donner à lire une autre réalité de l’action politique, avec l’envie de contribuer à imposer l’idée que chaque citoyen a le pouvoir d’agir dans sa commune, et avec l’envie de contribuer à faire se rapprocher des personnes lambda, comme moi, de leurs représentants et institutions.

Je n’ai peut-être pas les codes pour certains ; une naïveté déconcertante pour d’autres. Mais oui, j’ai osé et j’ose encore croire au pouvoir exercé, par tous, dans la clarté et la transparence, et non par une seule minorité de gens « qui savent » (ou sont censés savoir !) qui sont des prétendus professionnels de la politique.

Même si, au départ, mon entrée dans l’aventure des municipales relève presque d’un hasard, je ne veux et ne peux désormais envisager mon engagement autrement que comme un fort investissement continu et sans relâche. Cet engagement municipal est pour moi comme un challenge au bénéfice de ma commune.

Pas très adepte du « rien n’est possible, tout est clavé, y’a qu’à, faudrait qu’on… » , j’ai le souhait, depuis le début, de m’inscrire dans une action modeste, humble sans faire forcement beaucoup de bruit si ce n’est celui de l’efficacité et de la constructivité.

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Malheureusement, aujourd’hui, je suis arrivée au moment où la réalité contextuelle du groupe d’opposition auquel je suis rattachée est en désaccord avec toutes ces espérances. Alors, s’il est évident que je n’ai aucune légitimité à réorienter cette réalité pour imposer à quiconque une façon de faire, un axe de travail, une envie, un investissement, une émulation… en revanche j’ai toute la légitimité de refuser de subir ce qui ne me convient pas, de refuser de me sentir inféodée à des choses qui ne me ressemblent plus.

Cela n’est pas un manque de loyauté, mais plutôt une marque de fidélité et d’honnêteté envers moi-même. »

C’est ce que je fais aujourd’hui. L’individualité que je suis n’adhère plus à ce qui se dit, se fait… ou surtout ce qui ne se dit pas et ne se fait pas au sein de cette opposition à laquelle « j’appartiens ». Ne plus être dans une relation apaisée, de confiance ne me va pas. Le dégoût, le découragement des uns ne doit pas faire celui de tous.

Je souhaite donc, aujourd’hui, continuer, en mon seul nom et mes seules convictions en me désolidarisant de son initiateur et leader dont l’action et les convictions d’aujourd’hui ne sont plus, à mon grand regret, celles pour lesquelles j’ai apporté mon soutien.

Cela n’est pas un manque de loyauté, mais plutôt une marque de fidélité et d’honnêteté envers moi-même et mes principes. S’il y a un principe auquel je me suis toujours attachée, c’est que l‘important n’est pas d’être toujours d’accord, mais plutôt d’avoir le droit d’exprimer son désaccord avec considération. Après mûre réflexion et plusieurs déceptions, je m’en suis donc acquittée à qui de droit.

Par avance je m’excuse auprès de ceux pour qui cette décision sera une surprise et à qui elle ne conviendra pas.

Je veillerai, quoiqu’il en soit, à être, dans mon action à venir, fidèle à ce qui m’a toujours animée grâce notamment à l’expertise et le soutien « de l’ombre » de certains investis de la première heure. »

Karine HAUMAITRE, membre de l’opposition

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