Faits divers

Sud-Aveyron. 4 ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur mineures

Les faits ont eu lieu entre septembre et novembre 2017 entre St Georges de Luzençon, Salles Curan et Millau. Le prévenu, un chauffeur de taxi faisant la navette entre l’Institut médico-éducatif (IME) et le domicile de plusieurs enfants aurait agressé sexuellement deux fillettes handicapée, âgées de 8 et 9 ans, pendant ses trajets.

Victimes

C’est la mère de la petite L., 8 ans au moment des faits, qui a porté plainte la première. Après être arrivée en retard de son trajet habituel de l’école en taxi, la petite se plaint à sa mère de douleurs au niveau des fessiers. Cette dernière remarque en effet des rougeurs, ainsi qu’un changement de comportement chez sa fille : celle-ci, plus renfermée, ne voulait plus s’alimenter ni retourner à l’école. Après quelques temps, elle confie à sa mère que par deux fois, le chauffeur de taxi s’était arrêté « pour regarder la forêt », lui avait baissé le pantalon, puis « touché les fesses ». Un examen médical révèlera une micro-fissure anale.

La petite L. confiera que ce même chauffeur avait aussi obligé à « faire des bisous » à une de ses amies. Interrogée, la petite C., 9 ans, confirmera que le prévenu l’avait forcé à l’embrasser sur la bouche et lui avait caressé l’entrejambe par-dessus ses vêtements.

Si ces deux petites filles seraient les seules parmi les passagères à avoir subi des attouchements, l’attitude du chauffeur aurait perturbé d’autres enfants qui auraient eu peur de monter dans le taxi, notamment une autre jeune fille de 14 ans : « tout ce qu’il faisait la choquait » a expliqué le Président du tribunal Marc Gambaraza en lisant le dossier.

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Prévenu

Interrogé, le prévenu, un homme de 42 ans à l’époque, a contesté la plupart des faits, avant de concéder avoir embrassé à plusieurs reprises la petite C. sur la joue et le front, et « peut-être » sur la bouche par mégarde. « Il se voyait comme un confident, un père, un bon copain » a expliqué le Président du tribunal. Un examen psychologique a révél une personnalité « névrotique », avec une « attitude de protection auprès des jeunes filles prépubères », notamment dûe à une « fragilité affective ».

Placé sous contrôle judiciaire l’obligeant à se présenter tous les 15 jours aux gendarmes de la Cavalerie, le prévenu – absent lors de son procès – aurait déménagé dans le Gard et n’aurait pas demandé à modifier son contrôle judiciaire. C’est également à sa demande que ce procès n’a eu lieu que trois ans après les faits, après des demandes de renvoi.

La mère de la petite L., a évoqué à la barre une enfant encore choquée qui a bénéficié d’un suivi psychologique et continue à lui en parler. La famille a d’ailleurs décidé de déménager par crainte de représailles : « il connaissait notre adresse ».

4 ans de prison ferme et mandat de dépôt

Alors que le prévenu encourait une peine de 10 ans, la procureure a requis ce mercredi 9 décembre une peine de quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt, un suivi socio-judiciaire de quatre ans (avec une peine d’un an de prison en cas de non-exécution) et une inscription au Fichier Judiciaire Automatisé des Auteurs d’Infractions Sexuelles ou Violentes (Fijais). Celle-ci a également mis en garde autour de la forte possibilité de récidive. Une réquisition suivie à la lettre par le Tribunal de Rodez ce mercredi 9 décembre.

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