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« Ne pas oublier la vraie crise »

Les panneaux d’affichage « libre parole » dans Millau ont été recouverts de messages qui interpellent et interrogent sur la crise sanitaire que nous traversons. Ils appellent à réfléchir sur notre société face à cette crise qui est en réalité une crise écologique.

Exploitation sans démesure des ressources de la planète

À la question « Comment en est-on arrivé là », on peut répondre : en considérant que l’exploitation de la planète est infinie, en dévoyant la notion de progrès, en considérant le profit comme une fin en soi.

À la question « C’est grave docteur », on peut répondre : Oui. Les pollutions se multiplient, le dérèglement climatique est bien présent, la biodiversité disparait, les inégalités s’aggravent.

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À la question « De quoi faut-il avoir peur », on peut répondre : de l’exploitation sans démesure des ressources de la planète et de la compétition sans borne qu’on nous impose et qui nous sépare les uns des autres provoquant ce sentiment de solitude.

À la question « C’est quoi ce bordel », on peut répondre que ce « bordel » est la conséquence de la perte de repère dans une société mondialisé, hyper connecté où la confiance aux institutions est au plus mal.

À la question « Comment on développe une immunité collective », on peut répondre en reprenant notre destin en main, ensemble, en mettant en place la transition écologique et sociale

Les alternatives sociales et économiques existent

La crise systémique que nous traversons n’est pas une crise de réponses. Les alternatives sociales et économiques existent et fleurissent un peu partout. Il est temps de reprendre le contrôle du monde. Il est de notre responsabilité de construire un autre chemin.

C’est à l’échelle de notre territoire que nous pouvons construire un avenir conjugué sur le mode de la coopération et du développement harmonieux. L’aménagement du territoire national a fait la part belle aux grosses métropoles et villes centres, favorisant l’exode rural, vidant les campagnes, ignorant les habitants des territoires reculés. Nous ne voulons plus être des « empêchés ». Nous savons que l’innovation peut naitre partout, que l’avenir se construit au niveau d’un quartier, d’un village, d’une commune, d’un canton, d’un département.

L’Aveyron est un département riche en innovation et en volonté humaine, terroir de transformations et d’actions.

Nous ne voulons plus vivre dans un monde où les inégalités ne cessent de croître, dans un monde fondé sur les valeurs de compétition, de domination, de prédation, dans un monde où les relations humaines se délitent empoisonnées par cette société de consommation qui affirme que l’avoir est plus important que l’être.

En Aveyron, des initiatives se concrétisent et démontrent avec force que l’on peut réussir autrement. De nombreuses énergies sont prêtes à s’investir pour construire un nouvel avenir fondé sur la prise en compte de l’impérieuse nécessité de la transition écologique et solidaire. Nous voulons passer de la compétition à la coopération, de la prédation à la protection.

Seule une réponse très audacieuse à la crise nous permettra d’éviter l’effondrement. Alors chiche, on le fait ?

Solveig Letort

Laurent Renaudin

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