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Ordures ménagères dans l’Aveyron : revenir au bon sens

Le Syndicat départemental des ordures ménagères de l’Aveyron (Sydom) communique à tout va par voie de presse ou avec une luxueuse plaquette de huit pages sur son action. Mis à part quatre lignes pour évoquer, sans échéance, le « zéro déchet », les biodéchets, ou la tarification incitative. Rien n’est dit sur ce que le Sydom compte mettre en œuvre pour réduire les déchets.

Bien au contraire, en s’entêtant sur le projet Solena à Aubin et Viviez, dans le bassin de Decazeville, le Sydom s’organise pour accueillir toujours plus de déchets en commentant deux erreurs.

La croyance au dogme de la solution technico-industrielle

La première erreur est, en effet, la croyance au dogme de la solution technico/industrielle pour traiter les déchets ménagers. Gérer les déchets ménagers c’est avant tout un défi culturel, sociétal et pédagogique associé à l’usage de techniques simples, éprouvées, non polluantes qui ne doivent surtout pas encourager à produire toujours plus de déchets. Certaines collectivités l’ont bien compris en réduisant le poids de la poubelle noire à moins de 100 kg par an par habitant sans augmentation de coût pour les contribuables. Alors que l’Aveyron est à 238 kg par an par habitant !

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Réduire la production des déchets

Tel est le défi pour Europe Écologie – Les Verts (EELV). Des solutions existent et il est urgent de les mettre en œuvre : le tri à la source des biodéchets et leur valorisation locale, la redevance incitative partout, un réseau de recycleries associées aux déchetteries avec le secteur de l’économie sociale et solidaire, la consigne du verre… Ces mesures doivent être associées à une information claire et une pédagogie efficace pour mieux trier, éviter la surconsommation et le gaspillage alimentaire… avec du personnel compétent et nombreux pour guider les habitants.

Le projet Solena

Pour EELV, le Sydom commet, avec le projet Solena de centre de traitement des déchets ménagers et assimilés une seconde faute grave. Quel mépris pour les populations d’Aubin et de Viviez qui subissent depuis plus de 160 ans les pollutions de diverses industries dans leur cadre de vie et leur santé ! Vouloir installer un tel équipement sur un territoire qui a une densité de 190 h/km2 à 300 mètres des premières habitations et à 200 mètres d’une entreprise classée Seveso qui s’agrandit est une erreur impardonnable. C’est pourquoi EELV soutient le combat de l’Association pour la Défense du Bassin et ses alentours (Adeba) contre ce projet d’un autre temps.

Un projet trop excentré !

De plus, comme l’avait signalé la Chambre régionale des Comptes dans son récent rapport d’observation sur le Sydom et la commission d’enquête pour le Plan Régional des Déchets, il est aberrant d’installer « un centre de tri à Millau et un site de traitement à Viviez, tous deux excentrés et diamétralement opposés au barycentre des populations aveyronnaises et des pôles d’activités, incontestablement situés près de l’agglomération ruthénoise ». Vouloir installer un tel équipement à Viviez est aussi absurde que de vouloir l’installer à Montlaur chez le nouveau président du Sydom !

Avant tout, réduisons drastiquement le poids de nos poubelles !

Si un centre de traitement des déchets est vraiment nécessaire dans le département, il faut d’abord le redimensionner à la baisse et, pour réduire l’impact du transport des déchets, qu’il soit situé à proximité de l’agglomération ruthénoise. Mais, le Sydom peut tout aussi bien poursuivre son partenariat avec Trifyl, le syndicat intercommunal qui gère les déchets du Tarn, d’une partie de l’Hérault et de la Haute-Garonne, car l’impact environnemental du transport des déchets à Viviez ou dans le Tarn est quasiment identique.

Mais, avant, réduisons drastiquement le poids de nos poubelles ! Alors, vite ! Il faut un autre projet pour l’Aveyron !

Europe Ecologie-Les Verts Aveyron

 

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