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« Osons traverser la rue »

« Putain c’est con », pour une fois que j’avais traversé la rue, j’avais retrouvé du travail dans mon métier de technicien éclairagiste dans le spectacle vivant.

Et vlan, dans les dents, voici qu’on nous colle un couvre-feu digne des temps de guerre sur fond de crise sanitaire et de terrorisme suivi d’un reconfinement national !

Mais comme la dit si bien Castex à sa dernière conf de presse, ce qui importe le plus c’est le fait de notre capacité collective à accepter notre distanciation sociale la plus stricte. La plus stricte, oui oui, on en est là dans un monde aseptisé et dénué de sens. Ils veulent nous faire bosser pour faire tourner leurs usines et à côté de ça qu’on « ferme nos gueules ».

Ils veulent nous enlever tout ce qui peut faire nos raisons de vivre et d’évoluer en société et collectivement.

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Ah oui, mais dans son extrême mansuétude Macron nous autorise a aller au cimetière, quelle belle image de ce que nous sommes en train de vivre.

Tiens d’ailleurs dans l’Aveyron qui est passée en rouge vif écarlate foncé violacé avec un couvre-feu, on voit la préfète annoncer la fermeture pure et simple des bars ne servant pas de restauration pendant toute la durée du couvre-feu..

Mais qui sont ces nouveaux seigneurs qui peuvent aller plus loin que les pregoratives du roi ?

©Benoit Matéo Sanchez

Ce qui m’inquiète dans tout ça ce n’est pas forcément que je n’ai plus de travail dans le spectacle vivant, dans ce métier passion (si si des fois ça arrive) qui permet de rassembler les gens face à d’autres gens dans un esprit de rencontre, de partage et surtout de convivialité. J’arriverai toujours à me « démerder » individuellement.

Ce qui m’inquiète vraiment et de plus en plus c’est cette France qui part à la déraison, cette France qui a perdu la tête (sans mauvais jeux de mots) qui fait passer ses émotions, même s’il en faut, avant la raison. Nous entrons dans l’air de la croyance ou l’on remet notre avenir à d’autres et au divin au détriment de la pensée ou chaque individu serait responsable de ses actes, responsable de sa pensée et de son libre arbitre tout en conscience du collectif et du monde qui l’entoure.

Nous réagissons plus que dans l’instant, ou tout le monde devient un fin analyste de la situation comme ces millions d’entraîneurs de l’équipe de France lors de la coupe du monde de football avec chacun sa vérité.

Sauf que là il ne s’agit pas d’un jeu, mais d’une triste réalité où des gens, une extrême minorité continuent de faire du fric pendant que les autres s’étripent sur les sujets qu’ils veulent bien nous jeter en pâture.

Mais ne nous y trompons pas le système capitaliste continue sa salle besogne mortifère de destructions des biens sociaux et environnementaux.

Et ils font tout cela à l’aide de leurs sbires fascistes de tout poil qu’ils soient d’extrême droite, islamistes intégristes, catho extrémiste et autres.

Tous marchent dans un même but conforter leurs positions autoritaires dans un seul objectif commun, la domination globale de l’homme (pas avec un grand H) et l’asservissement des masses pour asseoir leurs pouvoirs.

Nous ne pouvons plus nous contenter de nous indigner devant nos journaux, nos TV, nos réseaux sociaux sur nos canapés. Il nous faut clairement nous réapproprier notre avenir et remettre au goût du jour la lutte des classes, car elle n’a jamais disparu. L’anticapitalisme et l’antifascisme devraient être notre socle commun pour ensuite développer des notions progressistes de liberté, d’équité et de solidarité.

Alors comme le dit Emmanuel Marcon, osons traverser la rue, non pas pour trouver du travail, mais pour aller les chercher là où ils se trouvent tous.

Osons penser à notre force collective dans la réappropriation, dans la pensée commune, dans la solidarité, dans l’ouverture aux autres … Bref dans l’amour de la vie qui sera toujours plus forte que leur esprit réduit du profit à tout prix !

Benoit Sanchez Matéo

 

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