Après une période agitée qui a durée plusieurs mois au sein même du comité de Millau, un nouveau conseil d’administration a été élu et ses membres veulent se tourner vers l’avenir et de nouveaux projets au service des plus démunis.
Au mois de juin dernier le comité Emmaüs de Millau, certains membres et plus précisément son président Daniel Méranchon étaient « la cible d’attaques et d’accusations diverses sur son envie de garder le pouvoir, le fonctionnement du comité, ses choix financiers, les conditions de travail des salariés ainsi que d’éventuelles malversations administratives lors d’une assemblée générale »; celle du 24 juillet avait même dû être invalidée. Lire aussi : L’association Emmaüs contrainte d’annuler son assemblée générale
Lors d’un point presse, le président et des membres du bureau justifient point par point les accusations, les qualifiant de « calomnieuses et sans fondement », de « mauvaise interprétation des textes » et avouent même « ne pas comprendre le but de cet acharnement de la part d’une personne en particulier ».
Une assemblée générale sous contrôle
Pour faire les choses dans les règles de l’art et ne laisser aucune place au doute ou à la polémique, le 27 septembre 2020 le comité a tenu une assemblée générale « sous haute surveillance, en prenant beaucoup de précautions » sous le contrôle du responsable régional d’Emmaüs France et d’un commissaire au compte qui a validé les comptes de l’association sans réserve.
Le rapport financier a été voté à l’unanimité ainsi que le rapport moral, exception faite d’une voix. Un nouveau bureau a ainsi vu le jour avec deux co-présidents cette fois. Il s’agit Jean Durot et d’Hervé Durand. Ce dernier précise :
« Au vu de la tâche, nous avons préféré partager les responsabilités ».
Daniel Méranchon devient vice-président après presque sept ans de présidence, Danielle Causse, secrétaire générale et Christine Piloné trésorière.
Déménager et évoluer
Ce nouveau bureau voudrait laisser cette période amère derrière lui et se tourner vers un avenir constructif, ce sera d’ailleurs bientôt le cas puisque le centre pourrait se positionner très rapidement sur un projet de déménagement et s’installer dans des locaux plus adaptés aux conditions de travail des salariés, plus grands, et qui pourraient recevoir des camions afin de valoriser les déchets. Le bâtiment rue de la Condamines serait alors vendu.
« Ce projet coutera environ 2 M€, nous devrons faire un emprunt et l’investissement devra préalablement être validé en Assemblée générale extraordinaire ».
De là, Emmaüs Millau deviendrait aussi un chantier d’insertion par le travail à l’image des Jardins du Chayran.
Accompagnés par un organisme indépendant, ils ont à cœur de « devenir une référence dans le milieu des entrepreneurs millavois pour offrir à un public fragile un accompagnement, une chance de trouver un emploi stable et une meilleure vie ».
Car elle est bien là l’âme de cette structure initialement chrétienne, créée en 1954 par l’Abbé Pierre, lutter contre la pauvreté et l’exclusion. C’est ce sur quoi voudraient aujourd’hui se concentrer l’ensemble des bénévoles.
« Nous sommes tous là pour des raisons différentes et personnelles mais au service des autres et des plus défavorisés. Maintenant, nous voulons faire ce pour quoi on est faits : aider ».