À l’arrêt depuis plusieurs mois, consécutivement à un mouvement social de fin 2019 à février 2020, puis subissant l’impact covid et enfin pour cause de travaux sur la voie, le train Intercités « L’Aubrac » reliant Béziers à Neussargues, a repris du service ce samedi 3 octobre.
Un peu comme pour prendre le relais des voitures anciennes de SAVA qui ont choisi, de leur côté, à compter du dimanche 4 octobre, d’opter à leur tour pour une autre voie, celle du garage jusqu’au printemps prochain.
Au départ de Millau à 11h29 en semaine, son passage constitue à sa manière, un point de repère et d’animation au quotidien, et sa circulation un levier de désenclavement du Sud-Aveyron qui reste encore une solution pour rejoindre de jour la capitale. C’est certes avec des changements, mais il propose aux voyageurs à son rythme, les paysages pittoresques variés que l’on sait.
Il retrouve ainsi sa place dans le décor familier local et celui des villages traversés. Avançant lentement jusqu’au passage à niveau de l’avenue Charles de Gaulle quelques mètres seulement après avoir quitté la gare, son imposante stature capte toujours autant l’attention des jeunes enfants.
Pour autant, le symbole « voyages » que le convoi incarne ne laisse pas indifférents les grands, à l’image d’un habitant du quartier tendant l’oreille, visiblement satisfait de pouvoir fredonner à nouveau « et j’entends siffler le train. »
Gageons, que l’Aubrac « ne siffle pas seulement trois fois », et que chacun puisse faire sien le final de la chanson éponyme de 1962, « j’entendrais siffler le train toute ma vie » ou pour le moins, encore de longues années.
Jean-Paul Guibert