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Millau. Les « amendé.e.s de mai » veulent politiser le débat

Lundi 20 juillet, les autoproclamés « amendé.e.s de mai » tenaient une conférence de presse sur la place du Mandarous, en présence de Maître Julien Brel, l’avocat du barreau de Toulouse qui les accompagne concernant les amendes reçues lors des rassemblements des 12 et 22 mai derniers.

« Les 12 et 22 mai, nous nous sommes rassemblés suite au confinement pour déconfiner notre parole, défendre les services publics, notamment ceux de la santé, et pour ne pas oublier les petits métiers en première ligne… Et surtout pour défendre notre liberté d’expression ! », a rappelé Fabienne Cransac, qui fait partie des « amendé.e.s ».

Rappelons qu’une cinquantaine de contraventions avaient alors été distribuées pour regroupement de plus de 10 personnes sur la voie publique. « Nous sommes plusieurs à avoir contesté ces contraventions, mais nous venons de recevoir des lettres de refus de contestation », déplore Fabienne Cransac.

« Politiser le débat »

« C’est la préfète qui a mené ces investigations par l’intermédiaire de sa police politique (les renseignements territoriaux, NDLR) », affirme de son côté Benoit Sanchez-Mateo.

« Et alors que le commandant de police était entre deux eaux, nous avons été verbalisés via les caméras de vidéo-surveillance, peste-t-il. Cela s’est vu ailleurs (à Foix, à Alès, dans l’Yonne), mais il n’y a qu’à Millau que la vidéosurveillance a été utilisée ».

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Aussi, les « amendé.e.s » ont-ils décidé de se fédérer en coordination nationale et de « politiser le débat ». « Il est hors de question que nous payons un centime de ces amendes ! Nous allons créer un comité de soutien des amendé.e.s de mai et nous allons globaliser le débat au niveau national ».

Les « amendé.e.s de mai » se sont rassemblés lundi matin sous la caméra de vidéo-surveillance, place du Mandarous.

« Au procureur de prendre ses responsabilités »

En attendant, les « amendé.e.s », prévoyants, se sont attachés les services de Julien Brel, avocat au barreau de Toulouse, présent lundi matin sur le Mandarous. « Nous avons une réponse du procureur qui nous dit que nos contestations ne sont pas légitimes, déplore-t-il. C’est assez décevant, parce que l’on pensait que le procureur prendrait un peu de hauteur, et qu’il mettrait un terme à tout ça sous le couvert de la liberté d’opinion et d’expression. De toute évidence, ce n’est pas l’attitude choisie. Maintenant, c’est au procureur de prendre ses responsabilités et de nous convoquer devant le tribunal de police et de nous transmettre l’ensemble des éléments du dossier. »

L’occasion d’apprendre par exemple « comment se fait-il par exemple qu’une trentaine d’amendes aient été délivrées à la même heure par la même personne »…

« Nous sommes sereins, continue Maître Brel. Nous avons l’appui du Conseil d’Etat, qui n’est pas une assemblée de gauchiste, qui a dit qu’on ne pouvait pas interdire les rassemblements de plus de 10 personnes ».

Affaire à suivre, donc…

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