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« Le retour à l’école ou le défi de la lutte contre le décrochage scolaire »

Depuis le 11 mai pour les élèves du primaire et le 18 mai pour certains du collège la scolarité a repris.

Alors que la lutte contre les difficultés scolaires est brandie comme le meilleur argument en faveur du déconfinement progressif des écoles, quelles mesures sont envisagées par les autorités locales pour aller dans ce sens ? Quelles consignes sont données pour considérer et venir en aide aux élèves, à tous nos élèves ? Et favoriser une scolarité en sécurité et de qualité ?

Sans nier et contester ce qui est fait, il est légitime aujourd’hui de se demander, dans la mesure où l’objectif premier serait de juguler les risques de décrochage scolaire des élèves les plus en difficulté, combien d’entre eux après quelques jours sont vraiment de retour en classe ?

Il apparaîtrait que malgré les impératifs d’une « obligation scolaire » (présentielle ou distanciée) certains échapperaient finalement aux deux. Que fait-on de ceux qui depuis le 11 mai ne bénéficient ni de l’un ni de l’autre ? Et ont la base du volontariat au pied de la lettre ?

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Prenons-le en compte, c’est une réalité, pendant le confinement des élèves sont sortis des radars malgré des aides locales (numériques) et l’investissement et les initiatives des enseignants (continuité pédagogique).

Alors, comment aller « chercher » ces élèves les plus en difficultés ceux-là mêmes qui sont pourtant prioritaires dans ce dispositif de retour en classe ? Comment restimuler ce retour à l’école ? Comment cette école devenue contraignante, protocolaire peut-elle de nouveau attirer à elle ces élèves qui n’aiment pas ou appréhendent déjà difficilement la classe ? Comment mettre fin à cette prise de distance avec leur scolarité ?

Les enseignants qui ont su, dès le mois de mars, réinventer leur pratique, qui ont appris à investir autrement l’école depuis la reprise, éprouvent à juste titre des difficultés. Ils ne peuvent se démultiplier et être à la fois « au four et au moulin ». Doivent-ils, durant cette période si particulière, être envisagés comme les seules réponses, le seul recours, le seul rempart à la réussite de nos jeunes. Comment penser à un soulagement, un complément des enseignants ?

Comment penser à un « partenariat » avec des acteurs locaux, des aides ?

On pourrait proposer gratuitement un dispositif de soutien scolaire qui permettrait de mettre en relation des écoliers, des collégiens, des lycéens avec des intervenants, des éducateurs, des associations, des étudiants, des bénévoles soit en présentiel ou en ligne.

Au-delà de ça on pourrait aussi proposer du matériel plus rudimentaire, mais qui peut représenter un vrai coût et qui manque parfois aux familles ? Une sorte de kit pédagogique ( feuilles, livres, feutres…).

Et puis pour aller dans le sens des directives gouvernementales ne pourrait-on pas penser aussi à une mise à disposition des locaux périscolaires ? Car il y a certes le cadre scolaire, mais il y a aussi le cadre culturel sportif qu’on délaisse.

Apprenons à exploiter les ressources humaines et matérielles dont on dispose.

Plus que jamais la grande majorité des solutions et des décisions doit faire appel à l’intelligence collective la plus large.

Avec tous les acteurs locaux, faisons du zéro élève exclu une priorité, une réalité.

Karine Haumaitre,
liste « CAP 2020, au service de Millau »

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