Millau. Une reprise toute en douceur au collège Jeanne d’Arc

Yannick Périé
Yannick Périé
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Loin de la confusion redoutée, c’est une reprise toute en douceur qu’a connue le collège Jeanne d’Arc ce lundi 18 mai, après deux mois d’interruption pour les raisons que l’on sait.

Déjà, les directives gouvernementales sont telles que seuls les élèves de 6e et 5e étaient concernés par cette « rentrée », puisque ceux de 4e et 3e ne reprendront, au mieux, qu’à la fin du mois de mai.

Ensuite, selon les enquêtes auprès des familles réalisées durant la période de confinement, l’équipe administrative du collège Jeanne d’Arc savait que plus de la moitié des élèves ne reprendraient pas. « Certains ne reviendront pas par appréhension, mais d’autres ont choisi de poursuivre le travail à distance, parce qu’ils ont trouvé leur rythme et qu’ils se sont organisés », assure Laurence Lours, directrice de l’ensemble scolaire Jeanne d’Arc.

Dans la cour, les règles de distanciation sont de mise. Deux cercles ont été tracés pour rappeler le mètre qu’il faut garder entre chaque élève.

Mais surtout, cette première semaine étant largement rabotée en raison du jeudi de l’Ascension et du « pont » en découle, les équipes administratives et pédagogiques ont préféré mettre à profit ces deux jours et demi pour rappeler en priorité les élèves qui auront été en difficulté pendant ces deux mois de confinement, soit qu’ils n’ont pas été très assidus aux cours à distance, soit qu’ils avaient des problèmes de matériels pour bien suivre ces cours.

Seulement 44 élèves étaient donc concernés par cette rentrée du 18 mai, sur les deux sites de Jeanne d’Arc et du Sacré-Cœur, une façon de « faire tomber les appréhensions », mais aussi de roder les différents moyens mis en place au niveau de l’hygiène et de la distanciation sociale.

« Une grosse organisation de la part des professeurs »

Parce que des règles et des mesures, il a fallu en mettre en place avant de pouvoir rouvrir les portes des établissements. Savon et solution hydroalcoolique partout où c’est possible (et notamment à l’accueil des élèves), mise en œuvre d’un sens de circulation, maintien des portes ouvertes pour éviter de toucher les poignées, neutralisation des bancs, des jeux de balles et des tables de ping-pong, masques obligatoires dans la cour, désinfection générale en fin de journée par le personnel d’entretien… la liste n’est pas exhaustive. La cantine ne sera rouverte que le 25 mai et ne proposera que des repas froids jusqu’au 2 juin.

En rentrant dans l’établissement, élèves et professeurs passent par la case « gel hydroalcoolique ».

Quant au côté pédagogique proprement dit, il a fallu s’organiser, en prenant en compte notamment les spécificités de l’établissement. Aussi, les élèves qui reviennent au collège seront répartis en plusieurs groupes, et ne seront accueillis en présentiel qu’une semaine sur deux, avec un maximum de 15 élèves par classe. Ils repartiront avec du travail à faire en autonomie à la maison, la semaine suivante.

En ce qui concerne la moitié des élèves qui ne reviendra pas au collège, la continuité pédagogique à distance se poursuivra, comme cela se fait depuis le début du confinement. « Il faut qu’il y ait une vraie coordination entre les professeurs pour proposer les mêmes choses, selon que l’on soit au collège ou à la maison », explique Laurence Lours, en soulignant que cela a demandé « une grosse organisation de la part des professeurs ».

L’accueil a été aménagé avec notamment une protection en Plexiglas.

« Beaucoup de belles choses à tirer »

La directrice, loin d’être fataliste, estime qu’il y a « beaucoup de belles choses à tirer de ce qui s’est passé ». « Les élèves ont notamment gagné en autonomie, et il y a désormais un rapport différent entre enseignants et élèves », estime-t-elle. Pour preuve, sur les 590 élèves du collège, une seule a été perdue dans la nature et ne donne plus de nouvelles.

Mais la crainte d’un nouveau confinement est bien réelle… « Il va falloir que l’on travaille encore plus à la rentrée sur la découverte de l’outil informatique… », annonce Laurence Lours. On n’est jamais trop prudent…

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