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Millau. Les policiers interviennent en force sur la place de la Capelle

Ce vendredi à 18h, une vingtaine de personnes, gilets jaunes, intermittents du spectacle, syndicalistes, se sont retrouvées sur la place de la Capelle. L’ordre du jour étant une prise de parole et un débat sur les futures actions à mener.

Le groupe était pacifiste, mais trop nombreux…

Une vingtaine de personnes, ce n’est pas beaucoup, mais c’est dix de trop, le Premier ministre Edouard Philippe ayant annoncé le 28 avril que les rassemblements de plus de dix personnes étaient interdits sur la voie publique.

« Dura lex sed lex »

Tranquillement installé sur les marches de la place de la Capelle, le petit groupe écoutait la première intervenante, Elise, une intermittente du spectacle qui déplorait que la culture soit le parent pauvre en cette période de crise sanitaire. A peine a-t-elle achevé son intervention que cinq véhicules de police, dont un camion, sont arrivés sur place, avec à leur bord pas moins d’une vingtaine de policiers, le commissaire Pierre-Henri Calmejane en tête, et pour la plupart parés de leurs tenues anti-émeute.

L’arrivée soudaine des policiers a surpris tout le monde.

« La loi est dure, mais c’est la loi. » Les policiers alors ont investi la place de la Capelle, sous les yeux ébahis de rares passants. Annonçant au mégaphone que les rassemblements de plus de dix personnes étaient interdits, les policiers ont demandé au groupe assis sur les marches de se disperser dans les cinq minutes, menaçant de verbaliser les contrevenants.

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« Notre espace à nous, c’est la rue ! »

Dans la petite assemblée, la stupéfaction est palpable. « C’est effrayant, dira une participante. Dire que l’on vit dans le pays des droits de l’homme… ». « Ils veulent nous faire peur, ils veulent nous mettre la panique, pour que l’on soit plus malléables », déclare une autre.

La police en force sur la place de la Capelle.

Cinq minutes ont passé. Les policiers avancent vers le groupe qui se disperse pour se retrouver en haut du boulevard Gambetta. Ils interpellent néanmoins deux ou trois personnes et les verbalisent.

Terminant leur petite réunion sur le trottoir, le groupe s’est promis de se retrouver « au moins une fois par semaine ». « Cela fait longtemps que je n’avais pas vu un tel dispositif sur Millau, avoue un des participants. Ça me remotive pour y aller ! »

« Si on veut se réunir, on se réunira », assure un autre, dénonçant des mesures liberticides. « Si on veut faire une manif, on fera une manif. Notre espace à nous, c’est la rue ! »

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