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Millau. Monsieur Saint-Pierre et l’hôpital médian

Monsieur le maire, permettez quelques explications utiles. Vous êtes mis en grande difficulté par une équipe, « Millau Naturellement », liste de rassemblement, où l’on retrouve des citoyen (ne) s non encarté(e)s, d’autres appartenant à des organisations syndicales ou des formations politiques de gauche et écologistes.

Qui dit rassemblement, souligne une diversité, véritable richesse dès lors qu’elle s’appuie sur le respect des uns, des unes, des autres et qu’elle est guidée par une priorité : l’humain.

Cette liste a co-élaboré avec de nombreux millavois(e)s un projet écologique, social et une démarche qui privilégie l’échange, le débat, parfois la confrontation pour construire le meilleur du commun. Je préfère cela à des attitudes centralisées où un chef décide à la place des gens.

La publication d’un sondage inquiétant pour vous vous amène à ressortir des arguments datant de 1983 selon lesquels G.Deruy était l’otage du parti communiste. Prémonitoire ? En tout cas, avec un rassemblement à gauche, nous avions gagné la mairie.

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Vous nous rejouez, en le modernisant, le même film, celui d’une tête de liste s’interdisant de soutenir l’hôpital médian, parce que prisonnière de la présence communiste à ses côtés. À votre corps défendant, vous soulignez ainsi que nous sommes une garantie lorsqu’il s’agit de défendre des causes justes relevant du bien commun, et c’est le cas pour nos hôpitaux publics que vous bradez trop facilement.

Permettez-moi de vous rappeler que depuis des décennies, le territoire du Sud-Aveyron dispose de deux hôpitaux publics, que nous pourrions qualifier, d’hôpitaux médians. L’un est à Millau, l’autre à Saint-Affrique. Cette double présence n’est pas un luxe, mais correspond à un besoin qui ne cesse de croître, à moins de privilégier comme c’est hélas le cas depuis au moins 20 ans, une logique comptable faisant la priorité à l’argent au détriment de l’humain.

Notre détermination s’appuie sur une réalité concrète. Tous les hôpitaux publics de France sont dans le rouge, frappés par des choix austéritaires ; d’ailleurs, tous les établissements sont en lutte ! Par quel miracle, ce qui est refusé ailleurs nous serait accordé. Pourquoi, les fermetures d’hôpitaux, les suppressions de services, de lits, de personnels, annoncés par le pouvoir, pourquoi les 800 millions d’euros d’économie actés sur le budget des hôpitaux publics ne nous concerneraient pas ? Comment justifier que tous les exemples d’hôpitaux médians se sont traduits de l’aveu même de l’Inspection Générale de l’Action Sanitaire et Sociale, par un fiasco, et qu’il en serait autrement pour le Sud-Aveyron ?

Dans ces conditions, l’engagement pris par E. Gazel d’aller vers une consultation après un débat « cartes sur table » nous parait positif et préférable à des positions dogmatiques s’appuyant sur des mensonges, des enfumages où le grotesque le dispute à la bêtise ou à la provocation ministérielle comme les 40 millions d’euros annoncés pour la construction de cet hôpital médian quand on sait qu’il en faut au minimum 150 !

Cette consultation organisée dans le Sud-Aveyron, parce que nous sommes sûrs de nos arguments, favorisera le développement des mobilisations pour que vivent et se développent nos hôpitaux publics de proximité. Raison supplémentaire de voter pour la liste « Millau Naturellement ».

 Martine Perez (ex-conseillère régionale PCF)

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