Politique

Millau. Les écologistes expliquent pourquoi ils soutiennent Emmanuelle Gazel

« Le réchauffement climatique s’annonce plus prononcé et rapide que prévu. La biodiversité est en danger. Tous les voyants sont au rouge et il est urgent d’agir ». D’entrée, le ton est donné par Laurent Renaudin. « Les citoyens l’ont bien compris et placent désormais les préoccupations écologiques devant toutes les autres », assure-t-il.

Les listes conduites par des candidats écologistes sont annoncées en tête ou assurées d’être présentes au second tour dans plusieurs grandes villes comme à Rouen, Besançon, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Metz, Caen, Tours, Nîmes… « A Millau, où la liste conduite par Yannick Jadot pour les élections européennes a recueilli 17 % en mai 2019, les questions liées à la transition écologique et à la justice sociale sont bien présentes dans le programme de la liste conduite par Emmanuelle Gazel, se félicite Laurent Renaudin. Il est le fruit d’une longue concertation et d’un travail participatif citoyen à laquelle nos militants et sympathisants ont participé. C’est donc tout naturellement que nous soutenons cette liste. »

Adhérents et sympathisants d’EELV ont ensuite détaillé, point par point, le programme environnemental d’Emmanuelle Gazel, dans laquelle ils se retrouvent. Extraits choisis.

Transversalité de la transition écologique

« En premier lieu, il y a l’engagement fort d’étudier tous les projets en tenant compte des enjeux environnementaux. C’est pour nous la pierre angulaire d’une véritable politique écologique. »

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Urgence écologique et urgence sociale

« La transition écologique n’est pas possible sans justice sociale. Urgence écologique et urgence sociale sont intimement liées et nous les retrouvons dans le programme de Millau Naturellement. Citons, par exemple, le repas bio à 1 euro pour les enfants des familles les plus fragilisées, la création d’un conseil local de solidarité, le renforcement du rôle du CCAS auprès des plus démunis, la création d’une résidence senior en phase avec les revenus, plutôt faibles, de beaucoup de nos aînés, la lutte contre l’habitat insalubre et les marchands de sommeil, la création d’un service public de logement pour accompagner les habitants dans leurs démarches de rénovation… »

Le « contre-exemple par excellence »

« La justice sociale, c’est aussi revoir la délégation de service public pour l’eau. L’ancienne DSP comportait un abonnement à 19 € pour les foyers qui consommaient moins de 60 m3 l’abonnement était ensuite progressif en fonction de la consommation. Maintenant, c’est le même tarif pour tous, 56 €, quelle que soit la consommation avec une légère diminution du prix au m3. C’est une mesure qui va à l’encontre de la transition écologique et la justice sociale, elle ne favorise pas la réduction de la consommation d’eau et, plus grave, pénalise ceux qui consomment peu (40 % des ménages sont à moins de 60 m3). »

Pour EELV, « il faut revoir les tarifs de la DSP et introduire une tarification sociale de l’eau comme l’y encourage la loi du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique. »

Justice sociale et santé

« La justice sociale, c’est aussi une offre publique de soin de qualité accessible à tous. Le débat sur l’hôpital médian ne doit pas masquer la fermeture actuelle de lits ou la désorganisation de services. La priorité est de préserver et améliorer ce qui existe.

La santé repose aussi sur toutes les initiatives qui aident plus ou moins directement, quotidiennement, à le préserver. Offrir des repas bio dans les cantines c’est bon pour la santé, circuler à vélo ou à pied dans un environnement moins pollué par les gaz d’échappement c’est bon pour la santé, favoriser les pratiques sportives c’est bon pour la santé, développer le maraîchage bio et les circuits courts c’est bon pour la santé, faire du jardinage c’est bon pour la santé, vivre dans des logements sains c’est bon pour la santé, préserver la biodiversité c’est bon pour la santé !

La municipalité doit favoriser par ses propres choix et par l’éducation populaire des modes de vie plus sains pour la santé de chacun donc pour la santé de notre territoire. »

La biodiversité

« Il existe aujourd’hui un consensus scientifique sur le fait que nous vivons, comme l’affirme Yann Laurens, directeur du programme biodiversité de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), « une crise générale de la biodiversité et un effondrement universel, rapide et qui s’accélère » », explique Claude Alibert.

Pour EELV, « notre collectivité doit soutenir toutes les initiatives en faveur du maintien de la biodiversité. La mairie doit aussi se saisir de toutes les possibilités réglementaires pour réguler l’hyper fréquentation touristique et les dégâts qu’elle peut, par exemple, poser sur les cours d’eau sans oublier ceux engendrés par les pesticides et herbicides. »

« On va finir par tuer la poule aux œufs d’or, assure Claude Alibert. C’est le sens de cette conférence de presse que nous organisons au bord de la Dourbie, près d’un parking qui rassemble un tas d’ordures, pour attirer l’attention sur la protection de nos rivières. Ce n’est pas en faisant de jolis quais que l’on va arranger tout ça. Les quais sont jolis, mais les égouts y coulent toujours… ».

« La biodiversité c’est aussi le soutien au Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage Caussenarde qui figure en bonne place dans le programme, à la demande d’EELV ».

Pour une agriculture paysanne

« La transition écologique, c’est aussi des actions et des engagements en faveur de l’agriculture bio et des circuits courts, la structuration d’une filière maraîchage, la préservation du foncier agricole ou la filière bois. »

Mobilité douce

« Il faut décarboner nos moyens de transport en favorisant et en sécurisant les déplacements doux, notamment à vélo, mais aussi mettre en place la gratuité des transports en commun. C’est un engagement fort de « Millau naturellement » et l’objet de la première grande consultation de démocratie participative. »

Concernant les pistes cyclables, Michèle Vincent dénonce la « politique de coucou » de Christophe Saint-Pierre, qui « déclare avoir créé des pistes cyclables » : « En ce qui concerne le vélo, rien n’a été fait sous cette municipalité. Les quais ne sont pas des pistes cyclables, ce sont des promenades ».

Il faut sortir Millau de sa léthargie et du greenwashing auquel la mairie actuelle nous a habitués. C’est le Canada Dry d’une politique écologique qui est mené ici. (José Bové)

Rénovation énergétique, énergie renouvelable

« La transition écologique, c’est aussi la rénovation énergétique des bâtiments qu’ils soient publics ou privés et des logements sociaux ainsi que la promotion des énergies renouvelables et l’étude d’un réseau de chaleur. »

Le futur complexe sportif avec son bassin nordique a été pointé du doigt : « La piscine sera chauffée à 60 % par le gaz ! », peste Claude Alibert. Des propos repris par José Bové qui, en prenant l’exemple d’une piscine à Bayonne « chauffée au bois, ainsi que tout le quartier autour ». « On tourne le dos à ce qui pourrait être fait, et c’est regrettable », déplore l’ancien député européen en dénonçant le « greenwashing » de la politique environnementale de Christophe Saint-Pierre.

Réduire les déchets

« Le déchet le moins polluant et le moins coûteux, c’est celui qu’on ne produit pas ! Il est nécessaire de créer une recyclerie et d’offrir à chaque habitant une solution de tri des biodéchets (déchets de cuisine, de table…) pour qu’ils puissent être valorisés. »

José Bové : « Aujourd’hui, de plus en plus de communes éteignent l’éclairage public la nuit. Ici, on n’en est même pas là, on en est encore, les week-ends et pendant les vacances, à éclairer les falaises. C’est quand même très significatif d’artificialisation de la nature. On vend une carte postale qui tourne le dos à l’écologie. »

L’écologie et le vivre ensemble

« L’écologie et le vivre ensemble sont indissociables et là aussi nous retrouvons cette préoccupation dans le programme avec l’aide aux projets collectifs tels que des jardins partagés, des composteurs collectifs, l’auto partage, l’encouragement à de nouvelles formes d’habitat partagé et/ou collectif, intergénérationnel.

Le vivre ensemble c’est aussi le soutien aux actions de prévention contre toutes les formes de discrimination, l’égalité femme / homme, les rencontres intergénérationnelles, des transports publics mieux adaptés aux personnes âgées isolées, l’ouverture du restaurant du Foyer Capelle aux étudiants ou encore l’action des professionnels de la médiation pour la prévention et la résolution des conflits. Le vivre ensemble c’est aussi encourager un plus grand nombre à l’offre culturelle ou la présence d’intervenants culturels dans les écoles. »

José Bové : « La liste Millau Naturellement n’est pas une liste d’appareil. Ce n’est pas une liste d’apparatchiks. On a un élan, il y a un vrai choix de société qui va se faire. Si la liste d’Emmanuelle Gazel passe, on a une chance de créer une dynamique nouvelle où les habitants participeront aux choix. Je n’ai pas de souci à soutenir cette liste. J’appelle vraiment les Millavois à faire ce choix dès le premier tour. »

« Le vivre ensemble et l’emploi »

« Vivre ensemble, c’est favoriser une économie de proximité. La création et le maintien des emplois seront développés et amplifiés avec les circuits courts, l’agriculture bio et les entreprises agroalimentaires locales, la rénovation énergétique des logements, les activités de pleine nature et la préservation de notre environnement, l’aide aux porteurs de projets en cœur de ville… »

Vivre ensemble et démocratie participative

« Le vivre ensemble c’est aussi associer les habitants à la vie de la cité via la première consultation sur la mobilité douce, la votation citoyenne sur les priorités d’investissement et la mise en place d’un budget participatif ». Pour EELV, « il faut faire vivre une démocratie permanente en accordant plus de place aux citoyens dans les processus de décisions. »

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