Cinéma

Millau. « Roubaix, une lumière », avec le Club ciné de la MJC

Lundi 24 février à 20h30, le Club-ciné de la MJC et le cinéma de Millau, en partenariat avec C.A.P. Sud-Aveyron (Culture Art Polar), vous proposent « Roubaix, une lumière » (2019), un film d’Arnaud Desplechin.

Roubaix, une nuit de Noël. Le commissaire Daoud (Roschdy Zem) sillonne la ville qui l’a vu grandir. Voitures brûlées, altercations…Au commissariat vient d’arriver Louis Cotterelle, (Antoine Reinartz) fraîchement diplômé. Ils vont faire face au meurtre d’une vieille femme. Deux jeunes voisines sont interrogées, Claude (Léa Seydoux), Marie (Sarah Forestier), démunies, alcooliques, amoureuses.

« Le commissariat décrépi avec son équipe hétéroclite, ses suspects foutraques en formes de spécimens sociologiques, ses gardes à vue et interrogatoires à la pelle, c’est dans ce lieu commun, usé de la fiction française que Arnaud Desplechin vient loger son nouveau film. » Cyril Béghin

Arnaud Despléchin évoque son travail avec les acteurs :

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« Le texte il faut le faire chanter et ça c’est le travail des acteurs.Moi mon travail c’est d’écrire ou de lire un texte sans vraiment savoir ce qu’il veut dire . Je ne dois penser qu’à sa puissance dramatique. Plus tard c’est aux acteurs de le décapsuler. Quand je commence à filmer, c’est pour comprendre quelque chose que je ne comprends pas en lisant. Quand la scène se tourne je réalise soudain :-mais c’est pour ça que j’ai écrit ces mots bizarres ! »

Roschdy Zem : « A ses débuts, on lui faisait jouer l’arabe, le mec viril ; mais des réalisateurs ont su révéler sa fragilité, avec des rôles plus complexes » L. Rigoulet

« Avec A. Despléchin nous nous croisions sans cesse, car nous fréquentions les mêmes cercles ; nous avions une relation courtoise et distante, mais il me regardait, il me voyait à l’écran, et il a eu envie de m’emmener là où je n’étais pas allé. Sans chercher ce qui semblait hors de portée, mais au contraire en me ramenant vers l’essence de ce qu’il voyait en moi, un homme souriant et doux. »

A. Despléchin voulait que l’équanimité de Daoud soit portée par un sourire ; quand il a rencontré l’acteur, il lui a simplement dit :

Je ne sais pas pourquoi Daoud sourit, c’est à toi de le trouver.

« Lorsque j’écrivais le scénario je savais que Marie devait être jouée par Sarah Forestier. J’ai vu « M » son film et sa performance m’a paru si admirable que je lui ai écrit un mot pour le lui dire. Elle m’a répondu : quand vous voulez où vous voulez ; je lui ai fait parvenir le scénario, à la suite de quoi j’ai reçu une photo de René Falconetti dans la Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer sous laquelle elle avait écrit : oui ; et elle avait raison ! Marie se vit ainsi ; elle se dit: « on va me brûler, mais c’est une gloire, car je fais tout cela par amour. »

« Marie dit Despléchin je la comprends, nous sommes pareils ; en revanche Claude je ne la comprenais pas, je ne savais pas la peindre.J’ai rencontré plein de comédiennes admirables, et puis Léa Seydoux a demandé à me voir…Je crois qu’elle ne savait pas qu’elle était capable de tenir ce rôle ; je crois que cela fait partie de son tempérament, et je dirai même de son art d’actrice, de ne pas savoir ce qu’elle est capable de faire… Cela m’intimidait de travailler avec deux actrices qui avaient tourné avec Kechiche, le cinéaste le plus insolemment en bonne santé qui existe ! Je me disais « merde elles vont être déçues… » mais ça s’est bien passé. »

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