Politique

Millau. Jérôme Rouve tacle Christophe Saint-Pierre et Emmanuelle Gazel

Cet après-midi, Jérôme Rouve, chef de file de la liste « Millau Demain », devait évoquer devant la presse le thème de la formation à Millau. Il l’a fait, nous y reviendrons.

Mais dans un premier temps, il a tenu à dire le fond de sa pensée au sujet de la campagne qui bat son plein actuellement. « Naïvement, je pensais qu’on allait présenter projet contre projet, sans mentir. Quand je vois l’actualité, je suis en partie outré et déçu par le niveau de la campagne. Je me pose la question : doit-on dire la vérité aux Millavois ou doit-on mentir comme certains candidats ? La question je ne me la suis pas posée longtemps, je ne suis pas capable de me travestir, je ne sais pas mentir. » Et de faire une revue de presse pour étayer ses propos.

« C’est grave »

• Après avoir égratigné Daniel Diaz à propos du terme « budget calibré » repris dans les colonnes de notre confrère Midi-Libre, terme qui selon lui « ne veut rien dire », Jérôme Rouve est revenu sur le nombre de chômeurs, chiffres de pôle Emploi à l’appui. « Fin décembre 2019, toutes catégories confondues, on compte 2.418 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi sur la commune de Millau. Quand je vois que le maire actuel annonce le chiffre de 1.454 demandeurs d’emploi, je dis que c’est grave. Derrière chaque chômeur, il y a un homme, une femme, une famille, des gens qui cherchent du travail, des gens qui n’ont pas d’argent, des gens qui sont malheureux et on n’a pas le droit de se disputer sur le nombre de chômeurs. » « Annoncer ces chiffres-là, ce n’est pas sérieux et ce n’est pas digne d’un candidat aux élections municipales », déplore Jérôme Rouve.

« Soit on prend les gens pour des imbéciles, soit on cache la vérité »

• Un autre sujet « qui touche Millau de plein fouet », les cellules commerciales. En fustigeant les chiffres communiqués par la municipalité actuelle, qui annonce que « 8 % des pas de porte » seraient vacants, le candidat invite les Millavois à aller déambuler dans la rue de la Capelle et la rue du Mandarous, où d’après ses calculs, 33 % des commerces sont fermés. « Entre 8 % et 33 %, soit on prend les gens pour des imbéciles, soit on cache la vérité, mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il y a un problème », assure Jérôme Rouve.

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« Ce n’est pas normal que deux candidats mentent à 150 chefs d’entreprises »

• Concernant les appels d’offres, problème évoqué jeudi lors de la rencontre avec le Club des Entrepreneurs, Jérôme Rouve assure que « la réponse de deux candidats est fausse » (celle de Christophe Saint-Pierre et Emmanuelle Gazel, NDLR). « Aujourd’hui à Millau, 90 % des chefs d’entreprise et des commerçants qui répondent à des appels d’offres se plaignent de la façon dont les procédures sont menées. Il y a des entreprises qui ne sont jamais retenues parce que les marchés ou les appels sont faits de façon à ce qu’elles ne soient pas retenues. Volontairement ou involontairement je ne sais pas. »

A Christophe Saint-Pierre qui ne souhaite pas se « faire livrer des oranges en prison », en « connivence avec Emmanuelle Gazel », Jérôme Rouve répond, code du marché public à l’appui, que « jusqu’à 40.000 €, l’élu qui lance le marché public peut, sans parler de favoriser, mettre certaines clauses qui évitent que certains produits arrivent de Lyon, Paris, Orléans ou de Belgique… » « Ce n’est pas normal que deux candidats mentent à 150 chefs d’entreprises », résume-t-il.

« On favorise les votes extrêmes et l’abstention »

• La baisse des impôts annoncée en 2014 reste aussi en travers de la gorge du candidat. « Les Millavois payent 15 % de plus de taxes foncières en 2020 qu’en 2014. Non seulement les impôts n’ont pas baissé, mais ils ont augmenté ! Avec ces attitudes-là, on favorise les votes extrêmes et l’abstention ».

« Mal au ventre »

• Le handicap. « Pendant 10 ans, on ne s’en est pas occupé, et d’un coup on s’en occupe (…) Ça me fait un peu mal au ventre. »

Si Millau prend les bonnes décisions, on va faire une ville extraordinaire, si Millau fait les mauvais choix, dans 5 ou 10 ans, Millau, ce sera les Cévennes ou Le Vigan

• Le tourisme. « Un touriste viendra à Millau si Millau est agréable, si Millau est beau, si on sait faire la promotion de Millau, et si on sait l’accueillir, il reviendra. Ce n’est pas en faisant de longues phrases, en disant « je vais m’occuper du tourisme », que les gens viendront. Ceux qui partent en vacances ils décident par rapport à ce qu’ils trouvent sur Internet, et non pas par rapport à la promesse d’un candidat. »

« On veut ce plateau technique sous le Viaduc de Millau »

• « Après, je suis obligé de vous parler des mensonges sur le dossier majeur de Millau, continue Jérôme Rouve. Le dossier majeur de Millau, ce n’est pas la mobylette, c’est l’hôpital. »

« En 2003 on avait le financement pour construire un hôpital neuf sous le viaduc de Millau, deux fois. Une fois par une entreprise privée qui proposait un partenariat public privé, refusé parce que la CGT était contre et que les élus n’ont pas eu le courage politique d’aller au bout. L’autre fois par le ministère de Jean-François Mattei, accepté par Jacques Godfrain et Alain Fauconnier, mais le projet a capoté par un manque de courage. »

« Qu’est-ce qui s’est passé depuis 2003 ? » demande Jérôme Rouve, en stigmatisant les lits perdus et les départs de médecins.

« On a laissé passer le train en 2003, et aujourd’hui le train repasse une seconde fois. La décision, elle est prise. Quand je vois qu’Emmanuelle Gazel veut le rapport pour se prononcer, soit c’est de la démagogie, soit c’est de l’hypocrisie, soit c’est un mensonge. Le rapport, tout le monde l’a. On le demande et on l’a. C’est vrai que la CGT est contre (l’hôpital médian, NDLR), alors je comprends que Madame Gazel soit embêtée… »

« Je me fais du souci au cas où cette candidate serait élue, assure Jérôme Rouve. Si aujourd’hui elle hésite, les Saint-Affricains, eux, veulent déjà tirer le plateau technique à Saint-Rome-de-Tarn… Avec l’équipe Millau Demain, on veut ce plateau technique sous le Viaduc de Millau. Si on a un maire qui ne prend pas de décision, qui est absent sur le dossier, qui fait de la démagogie, le plateau technique il va se faire à Luzençon. »

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