Causses et vallées

Le puits des Fangettes (La Roque-Sainte-Marguerite, Causse Noir)

Le puits des Fangettes, dont le nom signifie lieux humides, boueux est aussi connu sous le nom de puits de Bouzette ou Fouguette.

Il se situe le long de la D110 non loin du Maubert. Après le chemin qui mène au Sonnac, à gauche de la route vers Peyreleau, un peuplier signalait ce puits, preuve de l’humidité environnante. Malheureusement l’été caniculaire de l’année 2003 lui aura été fatal.

Devant l’escalier en colimaçon.

Ce puits est dit « romain », sans doute en raison de la présence de marches qui caractérisaient les fontaines ou édifices romains. De plus, la découverte de tessons de poteries en son fond datant de cette époque confirme son appellation.

Il s’ouvre à ras du sol, sans margelle, sa paroi est constituée d’un mur en pierres sèches le long duquel se déroule un escalier en spirale, ainsi, quel que soit le niveau de l’eau, on peut accéder jusqu’au fond du puits.

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Douze marches permettent d’accéder au niveau le plus bas de l’eau à quelque 2,50 mètres de profondeur.

Comme nous le rappelle Jean Pujol :

« Conserver l’eau sur les Causses a toujours été une tâche indispensable, mais particulièrement difficile. Cette contrainte a souvent poussé nos prédécesseurs à réaliser des prouesses d’ingéniosité pour arriver à de tels résultats. Parmi celles-ci, nous retrouvons la construction des puits « romains ». Fait exceptionnel, le canton de Peyreleau compte, au moins, une demi-douzaine de ceux-ci. Ils sont répartis d’une part sur le Causse Noir où l’on rencontre les puits des Fangettes, de la Bresse, du Valat Negre, et de Sarraliès, et d’autre part sur le bordure du Larzac où se trouvent les puits de la Borie et de Pierrefiche. Restées généralement inaperçues, ces constructions, creusées dans le sol, sont le plus souvent édifiées en pierres sèches. Un escalier en spirale descend le long de la paroi et permet d’accéder au niveau de l’eau. Cette technique d’utilisation les différencie nettement des autres puits. »

C’est en 1985, suite à une importante sècheresse que J.Pujol et J.P.Séguret aidés de l’équipe de fouilleurs de la Graufesenque sous la direction d’Alain Vernhet entreprirent d’explorer ce puits du Causse Noir qui livra des poteries romaines.

L’escalier et le puits masqué par la végétation.

A quelle fin fut construit ce puits-citerne à ciel ouvert doté d’escalier ? Peut-être trouve-t-il son origine chez nos lointains ancêtres résiniers gallo-romains. En effet, à cette époque, la distillation de la poix était un artisanat très florissant sur le Causse Noir, quand de vastes forêts de pins recouvraient le Causse.

Les ouvriers travaillant à l’extraction de la résine ayant leur campement tout proche avaient sans doute trouvé en cet endroit, l’emplacement idéal pour creuser à peu de profondeur un puits et ainsi atteindre la nappe d’eau si importante à leur activité.

Marc Parguel

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