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Miguel Garcia : Vision de la future gouvernance de la Communauté de communes Millau Grands Causses

Vision de la future gouvernance de la communauté de communes de Millau Grands Causses.

La Communauté de Communes de Millau Grands Causses regroupant 15 communes du territoire est une institution publique qui peut paraître encore floue pour de nombreuses personnes. Pourtant comme c’est énoncé dans sa définition : « Elle a pour objet d’associer des communes au sein d’un espace de solidarité en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace ».

Ces dernières années la loi d’organisation du territoire dites loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) renforce et augmente les compétences des communautés de communes au détriment de la commune disent certains.

Cette vision large d’un territoire plus conséquent est plus judicieuse dans certains domaines comme par exemple le tourisme, l’économie, la politique du commerce, l’eau, l’assainissement, etc. Il vaut mieux pour certaines compétences unir les forces, développer une réflexion globale qui aura un impact plus important sur l’ensemble du territoire. De plus nous pouvons éviter de créer des doublons et limiter ainsi les dépenses publiques par une meilleure approche des problématiques communales. Nous gagnons en crédibilité et en visibilité.

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La mutualisation dans des secteurs ciblés est primordiale et nous en sommes aux balbutiements de cette démarche.

Cependant la communauté de communes se trouve être l’association de pensées différentes, de communes de tailles différentes, de problématiques et de besoins variés pour lesquels ceux des uns ne sont pas forcément ceux des autres. Il faut arriver à élaborer entre tous un consensus, mais celui-ci doit toujours faire avancer positivement le territoire et surtout profiter aux personnes qui y vivent. C’est la notion même de l’intérêt général que j’ai toujours défendue et mise en avant depuis que je suis élu Maire de Veyreau en 2008.

C’est après mure réflexion que je rédige cet article, car la Communauté de Communes de Millau Grands Causses doit garder cet esprit de consensus et d’intérêt général qui la caractérise depuis toujours. Elle ne peut pas et ne doit pas devenir « une arme » électoraliste et politique de certains candidats à la municipalité de Millau.

Les Maires des autres communes dont je fais partie ne font jamais à ma connaissance utilisation de la communauté pour faire campagne. Je rappelle que nous sommes chacun élus au suffrage direct et ce sont nos administrés qui nous désignent. Par contre la communauté de communes est un suffrage indirect et ce sont les Maires et autres élus des communes qui éliront ensuite L’équipe dirigeante.

Rappelons-nous de 2014. Le scénario envisagé par certains n’a pas été vraiment celui qui s’est déroulé en élisant un Président issu d’une des communes rurales. Le mandat qui se termine dans quelques mois a été le plus difficile que j’ai connu notamment en termes de tensions provoquées par la multitude de changements opérés par les obligations de L’État énumérées plus haut. Et non par des rivalités entre élus ou entre communes. Ne me faites pas dire ce que je ne pense pas. Cependant les baisses de financements, les compétences qui quittent les communes, un ensemble de facteurs provoquent une défiance jamais connue à ce niveau. Chaque élu cherche à protéger naturellement « sa » commune, à comparer en toute logique le financement des uns par rapport aux autres et nous perdons ainsi une partie de l’âme de la communauté de territoire et par la même la cohésion qui la caractérise. C’est très dangereux.

Heureusement que le Président a été élu d’une des 14 communes rurales. Au-delà de sa vision large du territoire et de sa diplomatie, le fait d’être « rural » a évité bien des blocages dangereux à la communauté de communes et ainsi pouvoir avancer et mettre sur pieds des dossiers dont nous serions toujours en train de discuter si un élu de Millau avait eu la présidence. Attention loin de moi l’idée de dire qu’il n’en était pas capable. Je tiens juste à expliquer que les changements en profondeur que subissent les collectivités sont multiples, rapides et contraignants modifiant les habitudes établies et mettant chaque élu sous pression. Ainsi il vaut mieux favoriser un climat de confiance. Les dossiers traités auraient été les mêmes, mais une trop forte domination de Millau aurait pu en faire capoter la réalisation très certainement.

En effet, Millau est le bourg centre, de nombreux équipements de centralité en toute logique y sont présents ou doivent se construire, se rénover. Elle possède la grosse majorité des habitants et son développement économique et touristique comme je l’ai toujours dit doit avoir des répercussions positives sur toutes les communes aux alentours. Si une commune prospère, celles qui sont sur son territoire prospéreront également. Mais il faut s’en donner les moyens et ne pas commettre des erreurs parfois caricaturales.

Nous n’avons pas attendu les écrits et les promesses de certains dans ces derniers jours pour mettre sur pied une politique économique et touristique large, complexe et variée sur les différentes méthodes employées pour inciter la création d’emplois, conforter nos entreprises présentes et en attirer de nouvelles. Il ne suffit pas d’un claquement de doigts, il n’y a pas de magie. On peut travailler 70h par semaine et ne rien apporter à son territoire, car on se retrouve rapidement seul avec des certitudes qu’on pense être de bonnes idées qui s’avèrent ne pas en être. Penser vouloir tout révolutionner ne suffit pas, car il faut savoir comment fonctionnent les territoires voisins, lier des liens forts, nouer des relations avec les entreprises, les forces vives et les associations voisines…

C’est un travail de longue haleine que nous menons depuis plusieurs années et les premiers résultats se font sentir. C’est aussi construire des outils et les moyens de communication qui vont avec. On ne peut pas lancer des paroles sans s’appuyer sur le concret. Il est fini le temps où on promet tout et on ne fait rien. Critiquer les élus en place c’est de bonne guerre, mais c’est surtout insulter les techniciens de la communauté qui travaillent énormément parce qu’ils sont comme nous persuadés d’être sur la bonne voie parce que les voyants sont passés au vert. C’est faire preuve d’amateurisme et de la seule volonté de régner sur la communauté sans en avoir étudié en profondeur les dossiers en cours.

On peut répondre et essayer d’argumenter, mais le mal est fait, car annoncer vouloir prendre la Présidence de cette manière, c’est dénigrer les autres communes, ses Maires surement jugés au second plan, des « petits Maires » comme avait dit maladroitement un ancien élu local et penser prendre toutes les finances pour Millau.

Alors que nous sommes tous conscients de la concentration de moyens évidente et logique sur le bourg-centre et des compétences qui vont se renforcer encore plus. Cela montre très justement qu’il est une évidence qu’au prochain mandat, le Président de la communauté de communes doit continuer d’être issue non pas de Millau, mais d’une des 14 autres communes. C’est la seule solution pour qu’un certain équilibre se maintienne.

Il faut toujours travailler dans un climat apaisé pour que la politique mise en place en termes d’économie et d’attractivité de notre territoire puisse prendre une croissance exponentielle. Il faut conserver cet équilibre qui fera fonctionner la communauté de communes Millau Grands Causses pour le prochain mandat sur l’ensemble de notre territoire avant tout pour ses habitants.

Miguel Garcia

Maire de Veyreau, Vice-président de la Communauté de communes Millau Grands Causses, délégué au développement économique

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