Ce mercredi en fin d’après-midi, Didier Bourdon, administrateur provisoire des centres hospitaliers de Millau et Saint-Affrique et le docteur François Jacob, président de la Commission Médicale d’Etablissement (CME) de Millau, tenaient une conférence de presse sur le site de Saint-Côme.
L’objectif ? « Donner des infos sur ce que l’hôpital fait à court et moyen terme », « exposer un angle de vue différent, les différents angles de vues n’étant pas forcément cohérents les uns avec les autres », « objectiver la situation, sans l’embellir », « ne pas caricaturer ce que l’on peut faire ».
« On est effectivement en manque de communication », reconnait Didier Bourdon, ayant sans doute à l’esprit les manifestations de ces dernières semaines et les différentes prises de position, et les influences sur la perception que peut en avoir la population.
« La réussite du projet médical de l’hôpital médian passe par la reconnaissance de la qualité des soins en Sud-Aveyron », assure l’administrateur provisoire, qui sera en place au moins jusqu’en juillet 2020. Avant de rappeler que l’établissement millavois a reçu une cotation « A » lors de la dernière certification mise en œuvre par l’HAS qui évalue, tous les quatre ans, la qualité et la sécurité des soins dispensés.
« Un consensus indispensable au regroupement »
« Nous avons besoin de pédagogie pour expliquer ce que c’est qu’une plateforme hospitalière qui correspondant à un besoin de 70.000 habitants, explique Didier Bourdon, et de faire comprendre qu’on n’est pas destinés à tout faire ». « L’ARS et le CHU de Montpellier, en tant qu’établissement support du Groupement Hospitalier de Territoire, sont convaincus de la nécessité d’une plateforme hospitalière unique en Sud-Aveyron », assure-t-il, en expliquant qu’il va falloir trouver « le juste équilibre entre ce qui doit se faire ici à l’hôpital, en médecine de ville, au CHU de Montpellier ou encore en cliniques spécialisées. Il nous faut faire un constat sur le travail qu’il nous reste à accomplir pour upgrader cette offre de soin », précise-t-il, balayant d’une main la « vision statique » reprochée par certains.
« Il s’agit d’élaborer le projet dans sa globalité depuis la médecine de ville, au sens large, jusqu’au CHU de Montpellier. C’est important de définir précisément les activités relevant de la future plateforme hospitalière unique du Sud-Aveyron et de ses antennes de proximité. le projet médical aura pour mission d’identifier précisément les différents parcours des patients sur le territoire du Sud-Aveyron et son GHT. Nous devons faire en sorte que la prise en charge des soins se fasse au plus près du domicile des usagers. En cas de besoin, il faudra les diriger vers un établissement de recours. »
Une structuration par filière, à partir des parcours patients, sera développée pour aboutir à la création de pôles inter-établissements. Le CHU de Montpellier, en qualité d’établissement support du GHT, sera associé à ce processus pour renforcer les coopérations médicales. Ces actions intermédiaires seront décrites pour consolider l’offre de soin en Sud-Aveyron sans attendre la nouvelle plateforme hospitalière.
Didier Bourdon et François Jacob n’ont pas manqué de mettre en avant la période de recrutement de médecins qui est en cours (voir ci-dessous).
« Dans la conduite du projet (d’hôpital médian, NDLR), j’ai d’abord privilégié l’élaboration d’un projet médical commun, explique Didier Bourdon dans un article paru dans APM News. Ce qui signifie que les médecins des deux établissements partageront la même vision du développement de leur activité, ce consensus est indispensable au regroupement. »
Une « même vision », associée à un consensus politique, qui fait dire à l’administrateur provisoire que « l’hôpital médian, on a déjà commencé à le faire ». « Les groupes de travail, le projet médical, les premières collaborations et la lettre au président de la République sont des actes concrets qui posent des bases solides ».
Un hôpital médian « ni à Millau, ni à Saint-Affrique »
« On a déjà une idée assez précise de ce que sera l’hôpital, une conviction sur le concept », assure Didier Bourdon. La décision de lancer effectivement le projet pourrait être prise au deuxième semestre de l’année prochaine. « Mais nous avons espoir d’un signe fort avant », souligne Didier Bourdon, en rappelant que le sujet avait été mis sur la table lors de la venue d’Emmanuel Macron à Rodez.
Quant au lieu d’implantation, « il faut qu’il soit accessible à l’ensemble de la population du Sud-Aveyron, donc ni à Millau, ni à Saint-Affrique. Mais ce sont les professionnels, les élus et les usagers qui décideront… »
L’immobilier désaffecté pourrait accueillir « quelques activités à redistribuer autour des personnes âgées, dans un dispositif de proximité ». Si le site de Saint-Côme sera certainement vendu, Didier Bourdon et François Jacob ont déjà une petite idée de ce que pourrait devenir l’établissement du Puits-de-Calès : « Soins Longue Durée, Soins de Suite et de Réadaptation… »
Les nouvelles recrues des hôpitaux du Sud-Aveyron
• Ce dernier semestre, cinq internes ont été accueillis par le CH de Millau : Claire Richard et Pierre-Edouard Prabonnaud (médecine polyvalente et court séjour), Paul Anackiewicz et Adèle Ameloot (urgences), Justine Périn (pharmacie).
• Dans les jours qui viennent, six assistants à temps partagés du CHU de Montpellier exerceront à Millau : Barbara Matas (chirurgie maxilo-faciale), Charline Garçon (chirurgie orthopédique), Marie Thulliez (ophtalmologie), Mégane Beurai-Weber (rhumatologie), Damien Pasquier (urologie) et Sarah Iltache (oncologie).
• En janvier 2020, une nouvelle directrice des soins venant de Castelnaudary, Fabienne Silly, sera accueillie à Millau et Saint-Affrique
• Sur les centres hospitaliers, l’année 2019 aura permis de nommer 37 (Saint-Affrique) et 13 (Millau) professionnels sur emplois permanents en qualité de fonctionnaire ou de contrats de travail en CDI.
• Trois praticiens ont été nommés praticiens hospitaliers : Guilhem Thomas (médecine), Océane Abraham (pharmacie) et Julian Weitz (laboratoire).
• Deux praticiens ont été recrutés : Hussein Habibeh (chirurgie viscérale) et Guillaume Laugaudin (cardiologie).