Ce mardi matin, à l’appel du Collectif Inter Hôpitaux – SUD – CGT, quelque 180 à 200 agents hospitaliers de l’établissement de Millau se sont réunis, place de la Capelle, pour manifester dans le cadre d’une journée d’action nationale.
En tenue blanche et devant un barnum « Hôpital en lutte », ils ont dénoncé le budget de la sécurité sociale proposé par le gouvernement et voté par le parlement ce mardi 29 octobre, « qui se traduit par une diminution de 800 millions d’euros pour l’hôpital public ».
« Après plusieurs années de restrictions budgétaires, encore une fois, l’hôpital public est soumis à toujours plus d’austérité, affirment les manifestants. Combien va-t-on nous retirer pour l’année 2020 sur le budget de l’Hôpital de Millau ? 500.000 ? 1 million ? Insoutenable ! A ce niveau-là, c’est bien la suppression de services, d’emplois qui est posée ; dans un contexte déjà de conditions de travail très dégradé. Imaginez l’impact très important pour les usagers. La suppression de la gastro en est elle le précurseur ? »
« Cela ne peux plus durer »
« Les restrictions budgétaires renouvelées chaque année et la tarification à l’acte inadaptée ne permettent plus de maintenir des soins de qualité, assure la déléguée syndicale CGT, Corinne Mora. En tant qu’usagers, vous avez sûrement vécu des situations anormales… délais d’attente importants pour consulter, personnels moins disponibles dans les services, transfert vers d’autres établissements par manque de lits ou d’astreinte médicale… Cette situation anormale tend à se généraliser. Cela ne peut plus durer. Pour rappel, selon l’OMS, depuis les politiques d’austérité dans la santé, la France est passée du 1er rang mondial en termes de qualité des soins à la 13e place ».
Et l’hôpital de Millau n’échapperait pas à cette règle. Selon les manifestants, « en 10 ans nous avons perdu un tiers de nos lits en médecine chirurgie obstétrique ». En 2019, le service de gastro-entérologie a fermé suite au départ du médecin. « Cela fait 36 ans que je suis à l’hôpital, c’est la première fois que je vois ça », fulmine Corinne Mora. Et de dénoncer aussi « la suppression d’emplois qui s’amplifie, 40 en 3 ans », « les maisons de retraite qui, pour être réhabilitées, doivent sortir du giron de l’hôpital », « des lits qui ont été supprimés en Soins de Suite et de Réadaptation », « des menaces qui pèsent sur les services de psychiatrie et de pédopsychiatrie », ou encore « le manque de personnel, la difficulté à recruter des infirmiers et des aides-soignants », etc.
On nous parle de l’hôpital médian, mais à ce rythme-là, il ne restera plus rien à y mettre dedans. L’hôpital, c’est ici à Millau, et maintenant ! »
Une présence sur le marché et place de la Capelle
Lors de la préparation des journées d’action, a été actée la proposition de création d’un collectif inter-hôpitaux sur le CH de Millau (déjà existant au plan national) pour que tout le monde, quelle que soit sa fonction à l’Hôpital (médicale – non médicale) participe aux mouvements avec le soutien des organisations syndicales.
À 17h30, un autre rassemblement est prévu, toujours place de la Capelle, pour débattre sur la suite à donner au mouvement.
Mais d’ores et déjà, une journée « Hôpital mort » est organisée à Millau, comme partout en France. « On ne sait pas encore, mais il se peut que l’on fasse la grève des actes, lâchent les manifestants. Peut-être en faisant un sit-in devant les services administratifs de l’hôpital pour empêcher les facturations ».
Entre temps, d’autres journées d’actions sont prévues, les organisations syndicales ayant déposé à partir de ce mardi 29 octobre un préavis de grève reconductible. Une présence sera assurée sur le marché le vendredi matin, et place de la Capelle le samedi à partir de 15h. Et ce jusqu’au 14 novembre. Au moins…
