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Millau. Plongée dans le parcours de Mehdi Dighouth, un sapeur-pompier (presque) comme les autres

« Sapeur-pompier, c’est tout sauf de la routine. Pour ceux qui en ont envie, le métier offre des perspectives d’évolution quasi illimitées. » Cette phrase, prononcée par le lieutenant Mehdi Dighouth à l’ombre de la végétation luxuriante de son jardin, résume à elle seule tout l’enthousiasme et la passion qui anime ce sapeur-pompier plongeur.

Depuis qu’il a enfilé la tenue en 1983, comme volontaire d’abord, puis professionnel à partir de 1987, les expériences enrichissantes ont jalonné son parcours. Aujourd’hui responsable départemental de l’équipe de plongée, il fait partie des forces vives d’une équipe française de sauvetage aquatique, connue et reconnue dans le monde, comme on le découvre en l’écoutant dérouler les nombreuses missions auxquelles il participe.

Plongée et secours aux victimes, deux passions, un métier

« La plongée est arrivée par hasard dans ma vie. Au milieu des années 90, un copain m’a embarqué dans un club de plongée à Millau. Je me suis pris au jeu, et pour relancer le club qui vivotait, j’ai passé des diplômes. Tout est parti de là », se rappelle le lieutenant. Le lien est rapidement établi entre son hobby et son univers professionnel. « Quand j’ai vu que la plongée était une spécialité chez les pompiers, que j’avais des niveaux d’encadrement qui pouvaient être utiles pour le Service départemental d’incendie et de secours de l’Aveyron (SDIS 12), j’ai décidé d’allier ma passion à mon métier. »

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Il devient rapidement formateur, intègre l’équipe d’encadrement de la section sauvetage aquatique de l’Aveyron (13 plongeurs et une quarantaine de sauveteurs aquatiques de surface), et devient le premier conseiller technique départemental de l’Aveyron. L’équipe aveyronnaise de sauvetage aquatique est souvent sollicitée hors département, comme ce fut le cas lors des inondations de Trèbes. « On connaît bien l’Aude, ils connaissent nos compétences, et rapidement, après l’Hérault et le Gard, c’est l’Aveyron qui a été appelé au coeur de l’événement. »

Hong-Kong forme ses pompiers en France

Mehdi Dighouth se distingue également par « une spécialité dans la spécialité », le sauvetage en surface non libre (SNL) : « C’est une branche qui permet de plonger dans des endroits qui ne sont pas à ciel ouvert : spéléologie, caves, parkings souterrains, bateaux naufragés etc. »

Les plongeurs aveyronnais interviennent fréquemment dans les entrailles de la Terre, en Aveyron et dans le Lot « qui est la troisième destination de plongée spéléologie après la Floride et le Mexique », informe Mehdi Dighouth, formateur national en sauvetage SNL, et conseiller technique SNL pour le Centre opérationnel zonal Sud (Coz Sud, qui s’étend de l’Occitanie aux Alpes-Maritimes et à la Corse). Le pompier-plongeur millavois se nourrit des nombreuses rencontres que son métier lui offre. « C’est sûr que je dois connaître à peu près tous les sapeurs-pompiers français spécialisés en Surface non libre », s’amuse Mehdi Dighouth. Sans compter les expériences improbables.

« Nous formons des pompiers algériens, je suis partie en Croatie, à la Réunion… Et nous formons également des pompiers de Hong-Kong »

Au-delà de l’aventure humaine, c’est également une reconnaissance pour la sécurité civile française.

« Hong-Kong est l’une des plus grosses unités de plongeurs au monde. Le sauvetage en Surface non libre est capital là-bas, parce qu’il y a beaucoup de collisions de bateaux dans la baie de Hong-Kong », explique Mehdi Dighouth. Ils se sont d’abord adressés au Canada, à l’Angleterre, mais c’est finalement en France qu’ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient. »

« Un pompier comme les autres »

Même si la plongée occupe une place importante dans le planning et la vie de Mehdi Dighouth, il reste néanmoins « un pompier comme les autres », qui part en interventions au quotidien. « Un pompier plongeur, c’est un pompier qu’on met dans l’eau, ni plus ni moins », recadre-t-il humblement.

Après une carrière déjà riche, un galon de lieutenant fraîchement décroché, Mehdi Dighouth va désormais passer plusieurs mois sur les bancs de l’Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (Ensosp) à Aix-en-Provence.

Une parenthèse studieuse qui l’éloignera quelque temps du terrain. Mais la chance continue à lui sourire : « Je suis content, parce qu’il y a une formation plongée importante en Sud-Aveyron cet automne. Je pensais que je ne pourrais pas y être, mais ça tombe pile pendant une semaine de pause dans le planning de l’Ensops… », se réjouit Mehdi Dighouth, pour qui la routine n’est décidément pas au programme…

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