Etat-civil

Millau. Disparition d’André Garlenc : « Nous perdons un homme juste »

André, tu es né le 19 novembre 1939 à La Borie Blanque. Dès ton plus jeune âge, tes parents et surtout ton père, Louis Garlenc, t’inculquent des valeurs citoyennes, notamment le sens du devoir, le goût de l’effort et le respect des concepts républicains.

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Ces valeurs, créatrices de tes qualités intrinsèques, tu vas les respecter toute ta vie. Déjà, lors de ton apprentissage aux travaux agricoles à l’Ecole de l’Agriculture de La Roque à Rodez, tu démontres, à l’âge de 15 ans, une rigoureuse conscience professionnelle et une véritable ardeur au travail qui sont récompensées en 1956 par ton succès au Brevet Agricole.

Ayant atteint l’âge de servir la Nation, tu pars faire tes classes en Allemagne. Le 15 mars 1961, tu embarques à Marseille à destination de l’Algérie, car une guerre, qui ne veut pas dire son nom, ravage le pays depuis la « Toussaint Rouge » de 1954. Là-bas, comme des milliers d’appelés, lors des accrochages et des embuscades, tu fais courageusement ton devoir de soldat de la République. Libéré de tes obligations légales, tu débarques à Marseille le 19 avril 1962. Aussitôt, tu te mets à la disposition de ton père pour exploiter le domaine de La Borie Blanque. Il s’aperçoit vite que ces longs mois d’inactivité professionnelle n’ont pas altéré ton énergie débordante, restée intacte, cette énergie surhumaine va t’animer toute ta vie.

Deux ans plus tard, le 22 août 1964, tu vas unir ta destinée à Cécile qui va te donner deux garçons : Didier et Bruno.

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En 1970, tu deviens le patron de La Borie Blanque. Rapidement, tu vas faire prendre au domaine un nouvel essor. Appliquant des méthodes modernes, tu vas développer l’exploitation en améliorant les conditions d’élevage, en assurant le suivi sanitaire du troupeau, en respectant les principes génétiques sans oublier l’organisation du partenariat éleveur-industriel dans la filière Roquefort. Tes compétences et ton savoir-faire te feront remarquer et c’est naturellement que tu es nommé le 25 juillet 1997 chevalier dans l’Ordre du Mérite Agricole. Lorsque le 20 décembre 1997, Jacques Godfrain te remet les insignes de ce grade, il déclare que tu es « l’un des meilleurs agriculteurs du Sud-Aveyron, à travers lequel toute une profession mérite d’être honorée ». En peu de mots, tout est dit dans ce domaine, mais tu as eu d’autres activités.

En effet, deux ans auparavant, tu as été élu conseiller municipal sur la liste Godfrain. Durant deux mandats, tu vas assurer avec dévouement et abnégation les fonctions d’adjoint aux travaux.

Les réalisations que tu as menées à terme sont nombreuses et importantes, aussi je ne citerai que la magnifique fontaine du Mandarous, la réfection des trottoirs des principales avenues du centre-ville et la longue rocade au nord de Millau. J’ajouterai que dans tous les services placés sous ta responsabilité, tu passais, je cite « pour un homme réfléchi, posé, qui savait écouter et qui faisait confiance ». Quel bel hommage de tes anciens collaborateurs.

André, moi aussi je tiens à te rendre hommage en citant les décorations qui t’ont honoré et qui honoreront ta mémoire. Elles sont agrafées sur le coussin, sous la médaille de l’Ordre du Mérite Agricole, se trouvent la croix du combattant, la médaille de reconnaissance de la nation et la médaille commémorative de la guerre d’Algérie.

Oui André, tu as été plusieurs fois distingué et décoré. Avec toi, nous perdons un homme qui a toujours été debout, un homme juste, aux valeurs morales reconnues, un homme animé du meilleur esprit, un homme respectable et respecté. André, nous garderons aussi de toi, l’image finale d’un homme courageux et stoïque qui a regardé avec une étonnante lucidité la mort en face.

C’est ainsi que ton souvenir restera pérenne dans nos mémoires.

(…)

A toi Cécile, mais aussi, à Didier, à Bruno et Christelle, à leurs enfants, à leur petite-fille et à tous les autres membres de la famille, je tiens à vous assurer que nous prenons part de tout cœur à votre cruelle épreuve et que nous vous exprimons notre profonde et sincère sympathie.

Bernard Maury

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