Opinion

Millau. « Nous voulons des coquelicots » veut aussi des paysans

Tous les premiers vendredis du mois, nous nous rassemblons devant les mairies, aussi ce vendredi 4 octobre nous serons à 18h30 devant la mairie de Millau.

Le mouvement des Coquelicots n’a jamais attaqué, ni verbalement, ni bien sûr physiquement, les paysans de notre pays. Pour une raison simple : nous voulons passionnément des paysans. Des millions de paysans heureux de vivre et de produire, enfin réconciliés avec une société qui a un besoin vital de leur présence.

Nous critiquons et contestons une pratique agricole vieille d’à peine quelques décennies, néfaste à tous points de vue. Les pesticides de synthèse sont un poison global, qui fait sombrer dans le néant des formes vivantes sans lesquelles il n’y a pas d’avenir commun possible. Nous voulons des paysans, mais nous voulons aussi des oiseaux, des abeilles, des grenouilles, et des aliments de qualité.

Au passage, l’utilisation massive de pesticides menace la santé des humains, à commencer par celle des paysans qui les épandent. De plus en plus de pesticides sont employés sous la forme de nanoparticules, qui passent sans difficulté au travers de toutes les combinaisons de protection individuelles, atteignent le sang, traversent la paroi des cellules, se fixent au cœur des poumons ou du cerveau.

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Il s’agit d’un empoisonnement massif dont on retrouve la trace jusque dans l’air et l’eau de pluie des villes. Car ces produits volatils sont de grands voyageurs qu’on ne peut stopper par décret. Ce système, qui ne profite qu’à quelques-uns, doit disparaître au profit de tous.
Le mouvement des Coquelicots tend une main fraternelle aux paysans qui nous restent. Le système industriel en a fait passer le nombre de 7,4 millions en 1946 à 300.000 aujourd’hui. Avec les départs à la retraite, ils seront probablement 100.000 bientôt. Sur des surfaces de plus en plus grandes, avec des engins de plus en plus massifs. Et des pesticides.

Le mouvement des Coquelicots se bat aussi pour inverser ce courant contraire aux intérêts de tous les humains, paysans compris. Et s’inquiète du climat actuel en France. La tension monte chaque jour à l’initiative des dirigeants nationaux de la FNSEA, qui tentent ainsi de masquer leur responsabilité dans la situation d’aujourd’hui. Quant à l’État, au travers du scandaleux comportement du ministère de l’Agriculture, il oublie qu’il n’est pas au service de l’industrie et de l’intérêt privé. Le bien commun est sacrifié. Le mouvement des Coquelicots appelle comme toujours au calme, au dialogue, au respect, à la paix civile. Et à l’affirmation de son droit élémentaire à refuser les poisons de l’industrie agricole.

« Nous voulons des coquelicots », collectif de Millau

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