Causses et vallées

La Grotte du Hibou (commune de Millau, Causse Noir)

La grotte du hibou s’ouvre dans les falaises de la Pouncho d’Agast (pointe de l’érable), sur le versant du Tarn, au-dessus de l’ancienne ferme de Pratlong. A ce titre, elle est d’ailleurs quelquefois dénommée « grotte de Pratlong ». Pour se rendre à cette cavité, il suffit de prendre à Millau la D.110 en direction du Causse Noir.

Au niveau de la 5e épingle (depuis Cureplats), laisser la voiture sur le petit parking (le seul) à droite de la route et prendre le sentier de randonnée indiqué « Corniches de la Pontcha d’Agast, Massebiau 3h » (balise jaune). Le sentier monte raide dans les chênes et les buis, puis emprunte un pierrier pour arriver au pied des falaises. Il suffit de le suivre sur 150 mètres environ, et nous voici devant le porche d’entrée.

Il y en a en fait deux, et chaque promeneur qui souhaite continuer le sentier doit passer par la cavité, longer un petit couloir pour ressortir par le second porche qui termine la grotte. Ce passage est depuis plusieurs années prisées par les coureurs notamment lors de la course des Templiers.

Les deux entrées donnent accès dans la grotte dont les couloirs enchevêtrés forment un petit labyrinthe. Le développement total de cette cavité est de 40 mètres.

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Dans les couloirs.

En suivant la série des couloirs s’entrecoupant, nous atteignons une salle basse, où l’on ne voit pas des hiboux, mais quelques chauves-souris.

Louis Balsan a fouillé cette grotte en 1930. Dans ses premiers sondages, il découvrit des poteries grossières, mais aucun mobilier. Au cours des autres fouilles, il mit à jour une très grande quantité de poteries, une mâchoire humaine et divers ossements d’animaux.

Vase silo, découvert dans la grotte (aujourd’hui au Musée Fenaille à Rodez) © Méravilles Photo

La découverte majeure de cette grotte fut réalisée par Erasme Loir ; ce dernier découvrit un vase caliciforme de 38 cm de hauteur et 38 cm dans son plus grand diamètre ; l’ouverture de 26 cm de diamètre est plus petite que la panse. Sur le bord, un cordon de pâte rapporté sert d’ornement ; quatre tenons devaient maintenir un lien employé au transport du vase assez lourd et encombrant.

Louis Balsan indique d’ailleurs que « la disposition de cette urne dans le sol nous fait croire qu’elle servait à renfermer des provisions ; plusieurs autres, dont nous recueillîmes les fragments, devaient se trouver à côté, formant une sorte de magasin disposé comme un cellier romain. Dans la terre qui la remplissait, nous n’avons trouvé que des tessons du même genre, étrangers au vase, seuls trois fragments du bord gisaient au fond, laissant supposer qu’il était vide lorsqu’il fut brisé. Deux ossements de mouton recueillis aussi à l’intérieur semblent avoir été portés là accidentellement » (Procès verbaux Société des Lettres, 11 avril 1931).

Comme le trou d’une serrure.
Vue de la seconde entrée.

Erasme Loir prouvera plus tard (1940) qu’il s’agissait d’urne à résine provenant de l’époque gallo-romaine. Cette cavité, même si elle manque de concrétions, mérite d’être visitée, il n’y a aucun risque de s’y perdre et pour les plus jeunes, cela peut représenter une initiation à la découverte du monde souterrain.

Marc Parguel

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