L’Histoire millavoise est riche d’évènements, d’expressions locales propres aux habitants qui méritent de les remémorer. La semaine dernière, les onzième et douzième questions étaient les suivantes :
Onzième question
Où fut installé le premier cinéma de plein air où Monsieur Henri Pailhous avait déjà donné quelques représentations avant 1914 ?
- Rue de la Pépinière ?
- Rue du Rajol ?
- Barrière du Crès ?
Douzième question
Il y a à Millau, l’impasse de Chante Friboule. Que signifie le mot friboule ?
- Un personnage millavois ?
- Un oiseau ?
- Une plante ?
Les réponses sont les suivantes :
11) Près de la barrière du Crès. Georges Girard dans ses recherches nous a communiqué les renseignements suivants :
« Le samedi 2 juillet 1910, Henri Pailhous, toujours inventif, tentait un essai nouveau: « le cinéma de plein air ». En effet, le journal annonçait que « les Musiciens réunis » à partir du samedi soir conviaient le public à des projections de cinéma qui seraient faites « à la terrasse de leur café » et le 9 juillet M. Treilles, limonadier, propriétaire de l’ancien café Gaubert, place de la Fraternité (actuelle agence Grimal), confirmait qu’il avait traité pour la saison d’été avec le cinéma Pailhous, pour tous les soirs une séance « sur sa terrasse ». Désormais, Henri Pailhous demeurera partisan de ce cinéma de plein air, qui mettait à l’aise, à l’abri de la chaleur d’une salle, un très nombreux public, et nous verrons comment il installera plus tard son beau cinéma d’été, près de la barrière de l’avenue de la République, à l’endroit où se trouve de nos jours l’immeuble « le Panoramic ». En juin 1922, Pailhous recommençait les soirées de son cinéma d’été, au 40 de l’avenue de la République, et il ne manquait pas d’en énumérer les facilités: ring de 100 m2 offert aux danseurs et danseuses en attendant que descende la nuit noire nécessaire à la projection du film, chaises pour tous, écran de 30 m2. Consommation suivie par M. Coupiac, le restaurateur réputé exerçant en son auberge de Beaulieu. Prix d’entrée 0,50 F et 1 F. ».
12) La Friboule est le nom occitan du thym. Il s’agit d’un nom de lieu créé sur le modèle de Cantaussels = Chante oiseaux, Cantatalause = chante alouette, Cantarane = chante grenouille, etc.
Ces toponymes signifient « lieu où s’ébattent les oiseaux, les alouettes ». Nous disons bien « s’ébattent » car tout ne chante pas : Cantaloube, Chanteloup = chante louve, chante loup, Cantaserp = chante serpent,
Dans le cas présent Chante Friboule signifie « lieu où le thym pousse comme il veut ». Effectivement, il s’agit à Millau d’un lieu demeuré assez sauvage, poussait-il du thym ? peut-être, mais le toponyme suffit à montrer par lui-même qu’il s’agit d’une friche urbaine.
A Saint-Affrique, il y a également une rue Chante Friboule.
Ce sont des espaces urbains baptisés ainsi car ils sont et demeureront sans doute vierges de lotissements, tout comme les Canta Rane sont bien souvent des lieux urbains proches de cours d’eau (sans tenir compte de la présence ou non de grenouilles).
A noter le roman de Jacques Vaizy de Saint-Affrique : « Les Eveillés de Chantefriboule ».
Le rôle de la Société d’Etudes Millavoises est de favoriser les recherches patrimoniales autour de la ville de Millau, de rappeler l’historique local aux anciens comme sa découverte aux plus jeunes. N’hésitez pas à la contacter : Société d’Etudes Millavoises – 16A Boulevard de l’Ayrolle – 12100 Millau.