Opinion

Assouplissement des 80 km/h : la position d’Arnaud Viala

Hier, le Premier ministre s’est dit prêt à revenir sur sa décision des 80 km/h. C’est enfin une décision de bon sens dont un département comme l’Aveyron ne peut que se satisfaire, tant la notion de temps de parcours y est prégnante. Ayant tout fait pour que le gouvernement en comprenne l’impact négatif, je salue cette marche arrière.

Après maintes tergiversations, Édouard Philippe semble donc être revenu à la raison. Cependant, dans les annonces qui ont été faites, il est finalement proposé de confier ce choix de modification d’un passage de 80 km/h à 90 km/h aux seuls Présidents des conseils départementaux.

C’est une mauvaise approche, de plusieurs points de vue :

  • D’abord, parce qu’elle ne concernerait que les routes départementales et conduirait à une totale illisibilité : routes nationales à 80km/h, certaines routes départementales à 90km/h, d’autres à 80km/h, toute la voirie intercommunale à 80km/h, alors que certains tronçons peuvent être à 90km/h, des différences entre départements… Un vrai casse-tête.
  • Ensuite, parce que l’Etat se défausse ainsi complètement de la décision, alors qu’il est à l’origine de la confusion et de la grogne : comment justifier que les Préfets ne participent pas aux décisions, et ne soient pas en soutien actif des décisions des territoires ?
  • Enfin, parce que le Premier ministre a tenu un discours par avance culpabilisant pour les élus des conseils départementaux : qui peut imaginer que la sécurité n’est pas leur souci constant ?

La décision de faire passer tout le réseau routier à 80km/h était très mauvaise ; la façon dont l’exécutif répond à l’attente exprimée par tous de revenir en arrière est en demi-teinte. Il faut du courage et de la clarté : la correction doit se faire par l’Etat qui a initié le trouble et l’adaptation locale doit impliquer les Préfets et concerner toutes les catégories de routes.

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Arnaud Viala,
Député de l’Aveyron

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