Opinion

Mécénat et polémique

Lundi 15 avril, l’incendie de la Cathédrale Notre Dame de Paris a créé en France et dans le monde une émotion, un déchirement exceptionnels devant le risque de disparition d’un joyau de l’art gothique dont, seuls quelques  islamo-gauchistes se sont stupidement réjouis.

Émotion quasi unanime car il n’est pas nécessaire d’être chrétien pour être bouleversé par ce drame, comme on a pu l’être chaque fois qu’il y a eu atteinte au Patrimoine de l’Humanité. Il en a été ainsi, en ce qui me concerne,  lors de la destruction des Bouddhas de Bamiyan, du musée de Mossoul, des ruines romaines de Palmyre ou pour les mausolées et les bibliothèques de Tombouctou.

Mardi 16, les dons ont afflué et la polémique, une de nos spécialités nationale et quasi quotidienne, commençait par des critiques aussi regrettables qu’infondées sur les avantages fiscaux accordés, heureusement, au mécénat.

Des polémistes qui oublient que Notre Dame, comme toutes les Cathédrales de France, appartient à l’Etat depuis les lois spoliatrices du début du XXe siècle qui les a arrachées aux héritiers de ceux qui les avaient construites. L’Etat a donc l’obligation de les conserver, les entretenir, les sauvegarder. C’est le budget de l’Etat, qui est son propre assureur en cas de sinistre, qui doit reconstruire Notre Dame.

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Si les dons faits en faveur de cette reconstruction bénéficient d’un avantage fiscal, cet avantage correspond simplement pour son montant à la dépense que l’Etat aurait dû faire sur le budget de la nation pour répondre à son obligation de sauvegarde.

Pour le surplus, c’est l’apport personnel du donateur dont l’Etat bénéficie qui vient alléger son obligation d’entretien ou de reconstruction. Ces dons ont aussi un autre intérêt, les fonds étant immédiatement disponibles, il y a pour  l’Etat une obligation de réalisation des travaux qui permet d’éviter d’attendre des années l’inscription et le vote de budgets dédiés.

Au lieu de polémiquer, réjouissons-nous qu’il existe des textes en faveur du mécénat et des mécènes qui répondent généreusement aux besoins de conservation et d’entretien du patrimoine de notre pays qui est une richesse à transmettre.

Me Jean-Louis Esperce

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