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Millau. Sagunto et ses deux visages

Après les élèves de Jeanne d’Arc en février, avant ceux de Marcel Aymard et de Jean Vigo en avril, et l’échange avec la de la MJC en juillet, une cinquantaine d’adultes viennent de faire la connaissance de la ville jumelle et du Pays valencien. Connaissance qu’ils ont complétée, à leur retour, lors de la rencontre avec les représentants des familles des victimes du Franquisme de Sagunto, organisée à la MESA, dans le cadre du projet de la Ville « Les chemins de l’exil ».

C’est sous la houlette chaleureuse du maire, Henrique Fernández, et de son adjoint au Patrimoine Pablo Abeillera, qu’ils ont découvert une ville en plein essor, grâce à sa huerta opulente où pousse l’oranger, grâce surtout au gros potentiel industriel et commercial de son port.

A l‘évidence, les voyageurs millavois ont été, par ailleurs, très impressionnés par la richesse du patrimoine ancien (théâtre, voie, villas, forum, cirque romain) et médiéval de la ville jumelle et sa mise en valeur.

C’est bien sûr sous la conduite de notre ami et artiste Antonio Verdugo qu’ils ont admiré le défilé de milliers de falleros (enfants et adultes) venus des 30 quartiers de la ville, en habits traditionnels et au rythme des fanfares populaires. Et apprécié la portée artistique et satirique des monuments (fallas) dressés sur les places publiques, où s’exprimaient la joie de vivre, la créativité et l’humour de tout un peuple.

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Une image noire

C’est une tout autre image de Sagunto que les voyageurs découvraient quelques jours après, lors de leur rencontre avec les parents des victimes du Franquisme de Sagunto, organisée à Millau, et à la MESA, dans le cadre du projet de la Ville « Les Chemins de L’Exil » : une image noire en lien avec la Guerre civile et la dictature franquiste.

C’est dans les bâtiments mêmes de la mairie actuelle de Sagunto, où ils furent accueillis avec chaleur, que siégeait, dans les années 39, le tribunal militaire franquiste. C’est là et sous la torture que se déroulaient les interrogatoires des républicains, dont les cris étaient entendus dans le voisinage. C’est près de Sagunto, à Paterna, qu’ils étaient fusillés après un jugement sommaire, et jetés ensuite dans des fosses communes du cimetière, où leurs parents cherchent encore aujourd’hui à les retrouver pour les réhabiliter.

Voyage, échanges… pendant quelques jours, les voyageurs millavois ont évolué à travers deux visages très différents de Sagunto mais tout aussi vrais l’un que l’autre. Ils se sont rapprochés de la ville jumelle et de son âme : à n’en point douter, cette ouverture sur l’autre s’avérera très porteuse aux plans culturel et relationnel.

Jacques Cohen,
Président du Comité de Jumelage Millau-Sagunto

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