Millerances

Promenons-nous dans Millau : Circuit B (1/2)

CIRCUIT B – CENTRE ANCIEN – SUD-EST (partie 1)

Le départ est fixé devant la Maison du Peuple, 36 bd de la Capelle et l’arrivée Place Lucien Grégoire.

 

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Sur l’ancien emplacement du jardin de l’Hôtel de Ville, le théâtre de la Maison du Peuple, dédié à la vie ouvrière, fut élevé dés 1903 et ouvert en 1905. Il accueillait à ses débuts, la Mutualité, la Bourse du Travail, l’Université populaire, et plus tard des bureaux de syndicats. Sur la scène de la salle de spectacles beaucoup d’associations locales sportives et culturelles se sont produites, sans omettre les nombreux bals, conférences, meetings politiques…

M. Lacure, architecte municipal avait imaginé cette façade, néoclassique : portique à colonnes d’ordre toscan couronné d’un fronton triangulaire armorié, balustrades en haut des bas-côtés.

Les armes de la ville gravées dans la pierre au centre du fronton : écu entouré de feuillage, volutes et couronné des fortifications de la ville.

Au n° 8 du Bd Richard, après le débouché de la rue St Antoine, cette agrafe de 1872 aux initiales de son propriétaire. Au centre, caniche ou lion ?

La ceinture des boulevards (Richard – St Antoine – Capelle – Bonald – Ayrolle) fut créée sur les débris des murailles arasées et des fossés comblés entre 1810 et 1830 sur ordre de l’Intendant Ch. Lescalopier, travaux faits par corvées.

Au n° 20 de la rue Basse (dite Neuve), linteau au cœur renversé étoilé, et rosaces géométriques. Signification bien mystérieuse ou simple fantaisie ?

Au milieu de la rue Basse la ruelle ou Traverse des Fondets, voûtée, fait communiquer avec la Rue Haute.

Au 37 de la rue Basse cet arc en renfort de maisons, aux matériaux divers. Date inconnue.

Au bout de la Rue Basse, après la Place de l’Ancienne Comédie, un possible ancien portail en arc plein cintre (modifié en T ensuite) de l’ancien Hôpital St Antoine. Aux XIe et XIIe s. l’ordre religieux de ce nom soignait les malades frappés du « mal des ardents », gangrène des membres, lequel faisait de nombreuses victimes. Les religieux furent chassés du lieu aux guerres de religion.

A droite de la supposée porte de l’hospice, une baie trilobée témoigne de la présence de la chapelle.

Au débouché de la rue Basse avec la rue St Antoine, une plaque que fit apposer M. Georges Girard au présumé emplacement de l’ancien Hôpital St Jacques. Cet hospice recevait principalement les pèlerins en route vers St Jacques- de- Compostelle et distribuait des « charités ». Il fut réuni ensuite à l’Hôpital Général en 1299.

Au n° 14 rue St Antoine, – Myriade – grandes arcades par destruction du portail d’entrée. Ancien Hôtel de Bourzès-Dourdou. Là était le logement des religieux de l’hôpital St Antoine. Cet établissement fut réuni à l’Hôpital Mage en 1561 puis à l’ordre de Malte. Les locaux où l’on accède par un bel escalier et sa rampe au limon forgé de volutes, accueillit la Société de Comédie qui se produisait à côté dans la 2e moitié du XVIIIe s. suivirent, la première sous-préfecture, partie en 1869 avenue de la République, puis l’établissement scolaire secondaire « St Louis de Gonzague » de 1880 à 1888 (appelé faussement Petit Séminaire), collège de neuf professeurs et 160 élèves, qui s’établit ensuite à l’emplacement du Crédit Agricole, avenue de la République.

Au 6 rue St Antoine, préservée par le nouveau crépi, cette sculpture difficile à interpréter. Quelqu’un pourrait-il nous éclairer ?

Hôtel Sambucy de Miers près du porche St Antoine.

Cet immeuble porte un blason bûché, situé au harpage de la façade. Est-il celui d’anciens propriétaires : noble Jean de Banis, M. Etienne de Malbois (sieur de Boissans). Probablement celui du premier nommé, car appartenant à la noblesse.

Les Sambucy de Miers (Myers) dont voici le blason dégradé, avaient acheté cette maison en 1643. Ils la reconstruisent en 1778. Ils avaient accès à leur chapelle (sous l’Hôtel Pégayrolles, sous-sol du Musée) par l’impasse devant leur immeuble. Mais M. de Pégayrolles ne l’avait-il acquise ? La branche des Sambucy de Miers, faute de descendants, s’éteignit dans la seconde moitié du XIXe s. il est fort regrettable que ce bel édifice n’ait pas été encore restauré, il y des beautés architecturales à l’intérieur.

Porches fond de la rue Droite, appelés selon J. Artières petite rue des Tours.

Les maisons à excroissance, obligées par la natalité galopante des familles (feux), gagnaient sur la rue recouvrant par ces voûtes en berceau appareillées de pierres liées au mortier.

La rue Guilhem Estève ainsi nommée au XVe s. relie la rue des Jacobins avec celle de St Antoine. A son extrémité ouest, derrière le Temple est un portail daté de 1645. Certains y verraient l’entrée de l’ancien couvent des Jacobins… d’autres, celle des appartements de seigneurs de St Beauzély, comme le suggérait l’Abbé Vivier, qui avait noté que cette famille noble « possessionnait » à Millau, et l’entrée de cet immeuble ressemblait étrangement à celle du château de St Beauzély !

Une chose est certaine… A l’intérieur il y a un magnifique escalier Renaissance et dans la cour un puits qui servait encore en 1940.

Cette petite baie en haut de la rue des Jacobins, face au Temple, est bien curieuse par sa forme en ogive. Ne serait-ce un réemploi du couvent des Jacobins détruit lors des guerres religieuses ?

Les frères dominicains, dits aussi Jacobins, appartenaient à un Ordre Mendiant – tels les Franciscains, Carmes, Augustins – . Ils refusaient les revenus quels qu’ils soient et vivaient du produit des quêtes, de la mendicité. Leur premier établissement était bâti sur la partie est de l’actuelle Place Emma Calvé dès le XIIIe s.

A l’angle de la rue des Jacobins avec la rue du Temple se distingue le pied-droit à bossages de l’entrée du couvent des Jacobins. Seul reste témoignant de la destruction de leur lieu de vie. Va-t-on le garder lors de l’aménagement à venir ? La fureur des pelles mécaniques fera taire probablement à jamais la dernière trace des drames qui se sont joués ici. Coup de grâce pour les Dominicains établis à Millau dès 1268.

A SUIVRE

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