L’indisponibilité de Lydie Salvayre entraîne l’annulation d’une partie du programme prévue, en partenariat avec le Comité de Jumelage Millau-Sagunto, dans le cadre du Projet de La Ville « Sur Les Chemins de L’Exil ».
L’autre partie, liée à La Récupération de la Mémoire historique, est, bien sûr, maintenue. Elle débutera le samedi 23 mars, à partir de 14 h à la salle Olympe de Gouges, à la MESA, avec la participation des représentants de l’Association des Parents de Victimes du Franquisme de Sagunto : Carmen Balança, Antoni Balança, Remedios Brines. Cette rencontre sera introduite par la projection du documentaire, L’Exil, réalisé par la section audiovisuelle du Lycée Jean Vigo.
Si La Retirada est de plus en plus connue, grâce au travail de mémoire réalisé par divers historiens, artistes, journalistes… ainsi que par tous les Mémoriaux de la Région occitane, il n’en est pas de même pour La Récupération de La Mémoire historique, mouvement qui n’a pu éclater au grand jour en Espagne, qu’après 36 ans de Dictature franquiste (1939 – 1975), et le rétablissement de la Démocratie.
La Fosse 112 de Paterna
Tandis qu’en 1939, près de 500.000 républicains espagnols étaient jetés sur « les chemins français de l’exil », ceux qui ne purent s’exiler furent confrontés à la terrible machine répressive franquiste : 150.000 d’entre eux furent fusillés après un jugement sommaire et jetés dans des fosses communes.
A Paterna, non loin de Valencia et de Sagunto, se trouve, selon le titre même du livre de Bernanos, l’un des plus grands « cimetières sous la lune » d’Espagne.
Dans ses nombreuses fosses communes s’entassent 2.238 dépouilles mortelles de républicains espagnols fusillés entre 1939 et 1941 : une situation qui affecte actuellement 1.800 familles de la région.
La Récupération de La Mémoire historique, c’est le combat mené de nos jours par ces familles pour retrouver leurs morts et les réhabiliter. Il nous sera présenté le 23 mars par nos amis de Sagunto : Carmen, Antoni et Remedios, qui illustreront leur exposé par la projection de documents relatifs à l’exécution des victimes et l’exhumation de leur corps.
Ils agissent, insistent-ils, au nom de la vérité :« où sont nos morts ? », « qui sont nos morts ? » (exhumation et identification), et au nom de la justice : « nous demandons l’annulation des sentences franquistes », « la réhabilitation de la mémoire de nos parents et la réparation du préjudice causé aux familles ».
La Récupération de La Mémoire historique est commémorée le 28 mars dans le Valencien. L’Espagne écrit donc, aujourd’hui, une nouvelle page de son Histoire en lien avec la Guerre civile, cette « épine sanglante » de la conscience moderne espagnole.
Jacques Cohen,
Président du Comité de Jumelage Millau-Sagunto