Actualité

Ligne SNCF : Le Comité pluraliste veut organiser une votation citoyenne

« Lorsque l’on veut tuer son chien, on lui transmet la rage ». L’image est forte, mais pour Frédéric Laur, secrétaire du Comité pluraliste, elle illustre bien le sort que les directions SNCF et l’Etat réservent à la ligne Béziers-Millau-Neussargues.

« Si nos mobilisations depuis 25 ans ont permis d’éviter le pire, elles n’ont pu mettre en échec bien des mauvais coups, qui, ajoutés les uns aux autres, ont porté atteinte à la pertinence de cette ligne », a-t-il déploré, lundi matin en gare de Millau, en présence notamment de Jean-François Galliard, président du Conseil départemental, venu soutenir l’action du Comité.

Et de déplorer « les provocations », « les mensonges », l’absence d’entretien de la ligne, les fermetures de gares, la suppression de trains, le matériel dégradé, les wagons inconfortables, les horaires incohérents…

Un manifeste, avant une votation citoyenne

« C’est inadmissible ! », fulmine Frédéric Laur. Aussi, pour « l’égalité de tous les citoyens face aux services qu’ils sont en droit d’attendre quel que soit leur lieu de résidence », pour « un nécessaire aménagement harmonieux de nos territoires », pour « la défense de nos services publics, dont le service public ferroviaire, richesse de toutes celles et tous ceux qui n’ont rien, facteur de développement économique et de solidarité » et « pour des raisons environnementales, parce qu’il est criminel de favoriser le tout routier, très polluant, au détriment du rail », le Comité pluraliste veut « passer à une étape supérieure » dans sa lutte.

Publicité

Il a ainsi élaboré des propositions concrètes issues d’innombrables débats, rencontres, audiences auprès d’institutions locales, départementales, régionales, nationales « et même européennes ! ».

Jean-François Galliard en compagnie de Jacky Tello. Le président du Conseil départemental, venu en soutien, a assuré que le Département se prononcera à propos du manifeste.

« Ces propositions, réalistes, sont en harmonie totale avec la conclusion de la COP 21. Elles concernent le trafic voyageur, le fret, et sont en conformité avec la réalité et les atouts de nos territoires, affirme Frédéric Laur. Nous les rendrons publiques cette semaine dans toutes les communes concernées, par l’intermédiaire d’un manifeste que nous n’allons cesser d’enrichir. Et nous mettons au défi les directions SNCF et le Gouvernement de nous démontrer que ce manifeste n’est pas pertinent ! »

Un grand rassemblement à Sévérac, le 13 avril

Un manifeste que le Comité pluraliste souhaite voir débattu dans toutes les collectivités territoriales concernées (communes, communautés de communes, département).

« Ensuite, nous essaierons d’organiser une votation citoyenne autour de ce contenu », explique Jacky Tello, président du comité, en soulignant au passage que le terme « votation citoyenne » avait été utilisé avant le mouvement des gilets jaunes, puisque l’idée a été lancée lors de l’AG de Saint-Rome-de-Cernon en septembre. Une organisation qui devrait tourner autour du train Aubrac, « un train indigne d’un Intercités, et dont la SCNF et l’Etat veulent vite se débarrasser ».

« L’Aveyron, au niveau ferroviaire, est vraiment ciblé, déplore Jacky Tello. Il faut une révolte citoyenne, rassembleuse, républicaine, pour dire que ce que l’on veut, c’est la citoyenneté territoriale et la présence des services publics dans nos territoires ruraux, pour que la vie continue. »

L’organisation de ce « train de la votation citoyenne » sera discutée lors de la prochaine AG le 9 mars à la salle des fêtes de Saint-Georges-de-Luzençon. Le 13 avril, un rassemblement aura lieu en gare de Sévérac-d’Aveyron, où le comité espère la présence de plus de 1000 personnes, « pour montrer l’attachement citoyen à cette ligne en péril ».


Le train à 1 euro sur la ligne Aubrac

Le Comité pluraliste a profité de l’occasion pour promouvoir « les possibilités de voyager par train pour 1 euro, de Béziers à Saint-Chély, grâce à la Région Occitanie ». « C’est une information trop souvent cachée par la SNCF, qui veut fermer la ligne », affirment les représentants du Comité. Des dépliants seront mis à disposition par le Comité pluraliste de la ligne Aubrac dans les gares concernées.

Bouton retour en haut de la page