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Millau. Au collège Marcel-Aymard, l’art contemporain vient jusqu’aux élèves

Jusqu’au mois de mars, le collège Marcel Aymard de Millau propose à ses élèves « Machins, trucs et autres objets », une exposition de cinq œuvres issues du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) de Toulouse. Ou quand l’art vient jusqu’aux élèves.

« A Millau, on est loin de Toulouse, et ce n’est pas évident pour le développement et l’ouverture culturelle de nos élèves », reconnait Christine Bouix, principale du collège Marcel-Aymard.

Aussi, si les jeunes collégiens ne sont pas forcément amenés à visiter les musées de la capitale régionale, ce sont les musées qui viennent à eux. Depuis le début de l’année, et jusqu’au mois de mars, l’établissement millavois expose en effet cinq œuvres originales venues tout droit de la FRAC Occitanie et appartenant au musée des Abattoirs de Toulouse.

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« Cela fait deux ans que l’on utilise les collections de la FRAC, on choisit sur catalogue, explique François Lebrin, professeur d’arts plastiques. Cette année, nous avons sélectionné cinq propositions complètement différentes, parce qu’il est intéressant pour nous, enseignants, de montrer à nos élèves ce qu’est une peinture, une sculpture… »

Faire fonctionner le cerveau de la classe

« C’est une vraie chance pour nous d’accueillir ces œuvres, souligne François Lebrin. Nous allons pouvoir exploiter cette exposition pédagogiquement. Nous allons venir plusieurs fois avec nos classes – soit plus de 1000 élèves –, et ce qui est intéressant, ce sera de voir leurs réactions ».

« Nous allons nous asseoir devant, et prendre le temps de la réflexion et de la discussion, au-delà de la polémique que peut susciter l’exposition d’œuvres contemporaines », continue Stéphane Got, professeur d’arts plastiques, et responsable de la VRAC (Vitrine Régionale d’Art Contemporain, située au pied du Beffroi). « On s’assoit et la parole vient. On pensait par exemple que « Bébé René agrandi » de Buddy Di Rosa allait interpeller les élèves, et c’est finalement le tableau « Empreintes de grillages » qui interroge le plus ».

Les élèves demandent par exemple pourquoi telle œuvre est considérée comme une œuvre… Certaines réflexions fusent :  » Ma grand-mère, elle en fait autant ! « ,  » Je pourrais le faire « . On leur répond :  » OK, mais est-ce que tu l’as déjà fait ?  » »

« Il y a beaucoup de préjugés, reconnait Stéphane Got. Alors on essaie de leur faire comprendre qu’une œuvre n’est pas donnée d’entrée, que le titre peut donner une information, on les amène à réfléchir… Au final, peu importe s’ils aiment ou pas, ils auront réfléchi. Le cerveau de la classe aura fonctionné ».

Les cinq œuvres exposées

  • « The Shell of Oestrum », acrylique sur toile de Chuck Nanney
  • « Empreintes de grillages », acrylique sur papier de Bernard Pagès
  • « Moise », planches de ski, plaque de cuivre, cornières métalliques de Daniel Deleuze
  • « Equivalence », bois graphité, verre et cibachrome de Pierre Mercier
  • « Bébé René agrandi », résine polyester peinte et bois de Richard « Buddy » Di Rosa

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