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Millau. Des vœux au personnel communal sur fond d’apaisement

L’exercice était périlleux. Un mois et demi après une grève qui a marqué les esprits, le maire et ses adjoints se retrouvaient, hier soir à la salle des fêtes, en face du personnel communal à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux.

C’est encore tout frais. Le 26 novembre dernier, le personnel communal de Millau avait levé le pied pour manifester son inquiétude face à la réorganisation des services orchestrée par le Directeur Général des Services, Jérôme Chiodo, et notamment le passage aux 1607 heures de travail effectives. La réorganisation du Pôle Petite Enfance, engagée en vue de la prochaine ouverture du nouveau pôle sur le site de l’ancienne mégisserie Jonquet, avait aussi cristallisé les inquiétudes, le personnel s’inquiétant par exemple de la fermeture annoncée pendant 15 jours au mois d’août et de la réduction du nombre d’agents assurant les remplacements.

« Le 26 novembre dernier, nous nous sommes retrouvés face à face et non côte à côte, a regretté le maire, Christophe Saint-Pierre. Je retiens cette journée. Je retiens le message que vous avez souhaité nous envoyer. Au lendemain de cette journée, j’ai souhaité que nous puissions rapidement échanger à nouveau. Je l’ai fait dès le vendredi avec l’intersyndicale et je me suis engagé à recevoir toutes les directrices et tous les directeurs de services, tous les chefs de service. J’ai commencé ces rencontres aussitôt et elles se poursuivront probablement jusqu’à la fin du mois de février. »

« Le budget 2019 sera encore difficile »

Des rencontres qu’il appelle à être « responsables », « parce que nous ne pouvons pas faire abstraction de notre environnement financier, institutionnel et sociétal ».

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Financier, « parce que le budget 2019 sera encore difficile », prévient-il, avant d’opposer la diminution ou le gel des dotations d’état, la suppression de la taxe d’habitation et le transfert de missions de l’état sur les ressources municipales, aux « investissements lourds, mais nécessaires afin de moderniser le quotidien des Millavois et offrir des infrastructures de qualité ». « Oui, cela nous oblige à être plus efficients sur notre façon de faire, sur notre façon de travailler, mais cela ne veut pas dire travailler plus mal ou travailler dans de moins bonnes conditions ». Le public a acquiescé…

Institutionnel ensuite. Face à la « volonté de l’Etat d’aller vers un nouvel acte de la décentralisation », Christophe Saint-Pierre appelle de ses vœux un renforcement de la Communauté de communes. « Nous devons poursuivre les transferts de compétences et d’équipements d’intérêt communautaire. Nous ne devons pas voir l’avenir de notre territoire comme une ville centre, Millau, et quatorze autres communes rurales. Nous devons l’imaginer comme une seule et même agglomération avec un centre et des lieux de vie plus ou moins éloignés. Obligatoirement, ces transferts s’accompagneront d’un transfert de ressources financières et c’est dans ce sens que nous avons voté le pacte fiscal et financier même s’il nous prive aujourd’hui de près de 300.000 € de recettes. »

Sociétal enfin. « Notre population évolue dans ses attentes, ses comportements, ses pratiques, ses exigences… Nous ne pouvons pas rendre aujourd’hui et demain le même service public qu’hier (…) Nous devons nous organiser différemment, nous devons nous moderniser, nous devons nous former. »

« Le fonctionnaire est aujourd’hui une espèce très critiquée »

Après le difficile exercice de contrition de Bérénice Lacan, adjointe déléguée à la Petite enfance, qui en remerciant ses collaborateurs la larme à l’œil, a admis qu’elle a été « des fois dure, des fois exigeante, des fois difficile », c’était au tour du DGS, Jérôme Chiodo, de prendre le micro. « On attend aussi une petite larme », a plaisanté la maitresse de cérémonie, l’adjointe en charge du personnel, Laaziza Kechkech. « Ça va être très difficile, sachant que je n’ai pas de cœur », a répondu le DGS en guise de préambule.

« Ce n’est pas le plus fort de l’espèce qui survit ni le plus intelligent. C’est celui qui sait le mieux s’adapter au changement », a-t-il continué, en citant Charles Darwin. « Nous sommes obligés de nous adapter, et si nous n’évoluons pas, nous allons avoir du mal à survivre. Le fonctionnaire est aujourd’hui une espèce très critiquée et nous sommes obligés de nous adapter pour montrer à quel point nous sommes importants dans le quotidien des Millavois. Les fonctionnaires sont la base de ce service public qui est de plus en plus exigé, avec de moins en moins de moyens. Il faudrait faire plus avec moins. 2018 a été une année de transition. L’aboutissement du travail de création de pôles (petite enfance, guichet unique… NDLR) va pouvoir permettre une certaine synergie et améliorer nos pratiques, sans alourdir nos coûts de fonctionnement ».

« Je vous vous ai martyrisé »

« Je sais que je ne suis pas facile à vivre, je suis très exigent aussi, avec moi-même d’abord, mais je suis aussi exigeant avec vous, a aussi du admettre Jérôme Chiodo. Je vous ai martyrisé, je le reconnais, je vous ai poussé… Je ne suis pas patient, je le reconnais, mais je travaille sur moi (…) Je sais aussi que nous faisons le maximum pour rendre le maximum de services à nos concitoyens, et je sais que chacun de vous fait un travail remarquable et est impliqué (…) Sans vous, sans votre expertise, sans vos avis, on ne pourrait pas avancer. Nous sommes arrivés aujourd’hui dans une organisation qui va nous permettre de travailler dans de meilleures conditions. »

Les médaillés 2019

La cérémonie des vœux au personnel communal est chaque année l’occasion de remettre les médailles du travail.

Médaille Argent (20 ans) : Eric Albert (électricité/bâtiment), Jean-Pierre Barral (festivités), Myriam Belet (direction générale), Rodrigue Berthy (bureau d’études), Guillaume Bessière (espaces verts), Bruno Deltour (espaces verts), Fabien Enguix (CMJS), Valérie Lagarde (finances), Françoise Laurent (éducation / ATSEM), Eric Marty (serrurerie/bâtiment), Fabien Raymond (sports), Denis Ravaillé (festivités), Sabrina Salgues (guichet unique), Bruno Valette (gestion domaine public), Fatima Driouech (CLSPD).

Médaille vermeille (30 ans) : Catherine Joie (culture/Mesa), Joëlle Lacombe (culture/musée), Chistian Mounier Poulat (SIDEP), Jacques Rascal (technique TPE), Maryline Fanjaud (CTM/secrétariat).

Médaille d’or (35 ans) : Elisabeth Arragon (accueil mairie), Flirence Biau (éducation), Patrice Galtier (espaces verts), Isabelle Gonzales (éducation), Didier Julien (voirie), Véronique Lafon (population), Brigitte Lavabre (éducation), Philippe Manibal (restauration municipale), Pierre-Louis Orhant (école de musique), Véronique Risbourg (subventions/partenariat), Fabienne Serin (foncier).

Les départs à la retraite

En 2018, 20 employés de la collectivité ont fait valoir leur droit à la retraite :

Thierry Arnal (SIDEP), Jean-Claude Andral (serrurerie/bâtiment), Alain Baldet (voirie), Gilbert Bousquet (Ville Propre), José Cabeza (SIDEP), Richard Caylus (CTM/Bâtiment), Colette Chambaud (CTM/secrétariat), Annie Chayrigues (éducation), Alain Croizier (voirie), Sébastien Douls (accueil Créa), Françoise Guy (éducation), André Loirette (espaces verts), Gérard Male (culture/MESA), Gérard Molinier (Ville Propre), Christophe Perget (éducation), Ahcène Taghouzi (sports/gymnases), Pierre Tarral (école de musique), Jean-Luc Vigouroux (cuisine centrale), André Frédy Vaissière (voirie), Marie-Claire Viguié Sigaud (culture/archives).

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