La peinture abstraite est un langage sans dictionnaire, sans règles, un champ de liberté, d’indépendance. Une forme d’expression totalement personnelle. Le visiteur peut essayer de la comprendre, peut la rejeter, peut la ressentir selon ses propres émotions. Il est aussi libre que l’artiste.
« Face à l’émotion, je ressens le besoin de l’exprimer par la peinture, confie Angélica Labbé. Je dois définir de quel genre elle sera, positive ou négative, ou suivant un dialogue entre l’une et l’autre, calme ou agitée. »
Elle choisit alors le support, la matière et la technique qui lui semblent adaptés (ici la toile et la peinture à l’huile au couteau et au chiffon). Elle définit la position des formes et les couleurs prioritaires, les formes angulaires ou courbes… Aucun croquis, pas de palette pour mélanger, tout se passe sur la toile. « Puis je commence. Les couleurs, les formes interagissent. Il faut s’adapter, travailler avec, ne rien craindre, ne pas rechercher des effets, ni la beauté, oser les contrastes, les mélanges ».
Laisser aller le bras, la main, laisser faire… Puis reposer, se distancer, attendre. Revenir découvrir son propre travail de l’extérieur. Analyser la composition, l’équilibre et la circulation des couleurs et des formes, contrôler la cohérence interne, corriger. Un jour dire que cela suffit. C’est fait.
« Le visiteur jugera, s’intéressera ou restera indifférent. L’artiste n’est plus maître de rien et doit accepter. Une œuvre accomplie est indépendante de son origine. Elle vit par elle-même. »
« Parcours couleur », à voir au Vieux Moulin, 27 rue Antoine-Guy à Millau. L’exposition se poursuit jusqu’au 1er décembre, tous les jours de 15h à 18h et sur rendez-vous au 06 15 79 74 77.
